Utopiales 2021 - TRANSFORMATIONS
19/09/2021
Comme l'an dernier, Alex Alice signe à nouveau l'affiche de la 22ème édition des Utopiales, sous le signe du thème Transformations et toujours en s'inspirant de la ville de Nantes.
"Né en 1974, Alex Alice est l’un des auteurs de bande dessinée les plus doués de sa génération. Il connaît un succès immédiat au tournant des années 2000 avec une série devenue mythique, Le Troisième Testament. Son ambitieux projet Siegfried, inspiré de l’opéra de Wagner, lui vaut le Spectrum Gold Award, référence mondiale de l’illustration fantastique. Après plus d’un million d’albums vendus, traduits dans une vingtaine de langues, Alex Alice n’hésite pas renouveler son style avec sa nouvelle série tout-public, Le Château des étoiles, au succès immédiat. Entièrement réalisées à l’aquarelle, ses pages évoquent à la fois les illustrations de Jules Verne et le souvenir enchanté de voyages de jeunesse dans les châteaux de Bavière…"
(sources site internet officiel du Festival International de Science Fiction des Utopiales)
J'y lis quelque chose qui a trait aux changements climatiques, la fonte des glaciers, les inondations et la Tour LU sous les eaux, les changements qu'il faudrait opérer pour sauver la Terre avec ses 4 figures unies et solidaires dans cette tâche. Et bien d'autres choses encore. Il y a un côté steampunk avec cet astronef. Les couleurs sont douces au regard tranchant avec le drame qui se joue. Hâte d'avoir la vision de l'auteur!
Quand? Du 29 octobre au 1er novembre
"Chaque progrès donne un nouvel espoir, suspendu à la solution d’une nouvelle difficulté.
Le dossier n’est jamais clos."
Claude Levi Strauss
La science-fiction l’avait prédit et le Fléau est là. Pour la première fois de son histoire peut-être notre espèce doit affronter globalement une calamité commune. La transformation est peut-être la clé de l’avenir.
En 2020, attaché à décliner toutes les variations que contiennent nos Traces, le festival des Utopiales a tenté d’analyser les signaux envoyés par un monde en crise profonde, et également déceler ceux qui ouvraient d’autres pistes ou dessinaient d’autres horizons porteurs d’espoirs. Mais, à la onzième heure, le festival a dû renoncer à se tenir à cause de cette crise même.
Cette année, les Utopiales questionnent les transformations mineures et majeures qui en découlent, chevauchent la transition, évoluent pour mieux s’adapter en même temps que l’humanité toute entière.
La science-fiction l’avait prédit et le Fléau est là. Pour la première fois de son histoire peut-être notre espèce doit affronter globalement une calamité commune. Nous sommes tous, les êtres humains, au coude à coude pour gérer la situation collective. Que ferons-nous demain ? Parviendrons-nous à réformer suffisamment nos désirs, comportements et usages afin de faire face aux épreuves prochaines ?
La transformation est peut-être la clé de l’avenir.
C’est pourquoi, les Utopiales 2021 traiteront des Transformations, que nous subirons, que nous provoquerons ou que nous choisirons.
Et en cet instant T, où notre planète bascule, serons-nous décroissants ou survivalistes ?
Solidaires prêts à tout construire et reconstruire ou loups solitaires se nourrissant des restes d’un monde jusqu’à épuisement total ?
Existe-t-il encore une place pour l’utopie d’une post apocalypse heureuse ?
Évolutions
Nous sommes les enfants de l’univers. Dès les premiers frémissements du Big Bang, les aléas des transformations de la matière inerte ont façonné l’évolution : des quarks aux atomes, de l’hydrogène et de l’hélium au dioxygène et au CO2, des polynucléotides aux cellules procaryotes jusqu’aux fougères, au chiendent, aux ornithorynques, aux palourdes et, par hasard, à l’espèce humaine… ou même aux Klingons qui nous attendent peut-être au détour d’une ceinture d’astroïdes. Nous sommes nés dans ce monde et avons coévolué avec lui au point d’être désormais les agents souvent désastreux de son évolution, sans même l’aide controversée du monolithe mystérieux de 2001 : L’Odyssée de l’espace. Parfois pour mieux comprendre ces périodes si anciennes, il nous faut aller jusqu’à étudier les roches d’autres astres, comme la Lune, Mars, Ryugu ou Bennu… Et si nous trouvons dans les poussières d’étoiles la clé de notre passé, pouvons-nous espérer y lire notre avenir ?
Et depuis la sortie des cavernes, les institutions humaines se sont transformées, elles aussi. Les fondements des nations sont juridiques. Les évolutions du droit rendent compte des parcours politiques, philosophiques et scientifiques de l’humanité. De la criminalisation du viol au droit à l’avortement et à la PMA pour tout.e.s, de la fin des sacrifices humains à l’abolition de la peine de mort, de l’apartheid aux droits civiques des populations ségréguées, de la lapidation pour adultère ou de la condamnation à mort pour homosexualité à la reconnaissance du mot féminicide, y aurait-il une composante darwinienne non négligeable dans ces évolutions en ce qu’elles jouent sur un algorithme similaire de « variation, sélection et rétention » ?
Transitions
Dans ses périodes de transition, si terriblement angoissantes, l’humanité se tourne souvent vers les prophètes, les diseurs de bonne aventure, lecteurs de cartes ou de diagrammes. Millénaristes et complotistes tentent de donner des raisons et un sens, même délirants et bancals, aux bouleversements qui nous submergent. À l’évidence, notre modèle trouve aujourd’hui ses limites. Ne serait-ce que dans la gestion de la pandémie de Covid 19, mais aussi dans l’anticipation des désastres à venir, climatiques, pénuries énergétiques ou de matière première. Sans parler de cet élément essentiel à la vie : l’eau devenue un prégnant enjeu économique et politique.
De plus, dans ces avenirs et même ce présent, la raréfaction de l’emploi, la disparition de métiers rendus obsolètes par les machines qui devaient libérer les humains des vicissitudes du travail mais ne semblent que l’en priver sans compensation, devraient peut-être amener à repenser fondamentalement la notion même de travail.
Où sont les prospectivistes, les futurologues, les rêveurs et rêveuses d’avenir ou les visionnaires influents qui nous aideront à traverser les catastrophes annoncées ? Greta Thunberg sera-t-elle longtemps considérée comme une Cassandre trop jeune et trop manipulée, que l’on tente encore de décrédibiliser par son autisme, tandis qu’on continuera à ignorer résolument les rapports du GIEC et les avertissements des scientifiques ? Dans les romans d’Ursula Le Guin, la transition peut être également celle de l’identité. Dans la réalité, certain.e.s d’entre nous ne se reconnaissent pas dans leur genre de naissance. La transidentité, les personnes intersexes, viennent faire bouger les lignes du genre et de ses constructions sociales.
Adaptations
La science-fiction, en tant qu’expérience de pensée, ne cesse de traiter de l’adaptation de l’humanité à de nouvelles situations, de nouvelles technologies, et des transformations parfois fondamentales qui en découlent. L’adaptation est la clé de la survie pour toutes les espèces. Les altérations quelquefois cataclysmiques des milieux forcent le vivant à changer pour s’y maintenir au mieux, s’il y parvient. L’espèce humaine est la seule à avoir adapté le milieu à ses besoins, et à l’échelle planétaire de surcroît. En une poignée de siècles à peine, nous avons bouleversé le visage de la Terre au point de modifier si absolument notre monde que la sixième grande extinction est en cours. Nous faudra-t-il nous transformer physiquement pour nous adapter aux conséquences de nos actions ? Jusqu’à nous permettre de survivre au voyage spatial, aux conditions de vie sur Mars, ou sur des lunes et autres astéroïdes afin de nous éloigner, peut-être pour toujours, de ce qui fut notre berceau ? Les avancées médicales et technologiques donnent la possibilité à nos corps d’être soignés, pallier nos handicaps et, peut-être augmenter nos capacités tant physiques que cognitives. Pourtant, nous ne sommes sans doute pas adaptables à l’infini, bien que cette injonction se retrouve à tous les niveaux de notre vie collective.
La politique pourrait être l’art de l’adaptation… Bouger, changer, trouver la résilience, nous montrer disruptifs, nous développer personnellement, et non plus collectivement, accepter de gré mais plus souvent de force des régressions sociales au motif de soutenir l’effort commun, l’adaptation ne cacherait-elle pas un piège finalement mortel pour la démocratie ?
Lorsqu’après un an de pandémie, la question revient, récurrente, de laisser mourir les plus âgés et les plus fragiles pour laisser la place aux plus jeunes et aux plus forts, que faisons-nous du principe de solidarité qui semblait acquis dans nos sociétés républicaines et dont la science-fiction n’a cessé de démontrer la fragilité ? Y aurait-il un lien entre l’adaptation et les régimes de plus en plus autoritaires du néolibéralisme ?
Mutations
Nous avons changé notre monde mais nous avons changé avec lui, depuis le premier mammifère et même avant lui. La théorie de l’évolution de Charles Darwin est pour une bonne part l’histoire des mutations du vivant. Après lui, on a démontré que notre corps n’avait cessé de changer, de se modifier, d’accepter en son sein bactéries et virus pour les plier à ses propres besoins. Et plus simplement, tandis que l’humanité est un écosystème auquel s’adapte le SARS-CoV-2, le vaccin contre lui ne serait-il pas une tentative délibérée de mutation individuelle au service du collectif ?
Le progrès technique est facteur de changements profonds, de mutations radicales : l’apparition des réseaux accessibles d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur a créé le village global en moins d’une génération. Et Skynet, est peut-être déjà là à guetter le moment propice, à moins que le transhumanisme et la fusion à la machine ne fassent de nous les premiers êtres cyborg, les premiers Robocops.
Nombreux, d’ailleurs, sont ceux qui comptent sur nos avancées technologiques pour sauver ce qui peut l’être encore. D’autres misent sur une autre vision de la technologie, une transformation foncière de la pensée même de progrès. Au lieu d’aller vers le plus puissant, le plus productif et, souvent, par voie de conséquence le plus destructif, ils se tournent vers des voies centrées autant sur l’efficacité que sur la non nocivité. Les low tech tentent d’allier le meilleur du passé et les connaissances du présent jusqu’à tordre le cou à cette notion de progrès qui pourrait se révéler mortifère et qui n’est bien souvent que le reflet de l’autoglorification d’une civilisation. Entre une tribu amazonienne parfaitement adaptée à son milieu et les groupes humains des cités tentaculaires qui ne vivent que du sang, du travail, d’autres humains, quelle civilisation peut se targuer d’être la plus progressiste ?
(Sources : site internet officiel du Festival International de Science Fiction des Utopiales)
Quel programme!
Plus que jamais le thème des Utopiales s'inscrit dans le temps et les problèmatiques présentes tout en essayant de dégager une ou des visions sur le futur de l'humanité.
Entre rêve et réalité.
Cela me parle, me questionne, me transforme jour après jour.
Sélections Prix Utopiales 2021 et Prix Utopiales Jeunesse 2021
Le programme reste à venir mais vivement d'y être!
7 commentaires
Vivement !!!!
Mais troooooooooop! La magie des Utos me manque, son ambiance, les potines et potes, tout :)
C'est génial!! Vous passerez un super moment!!
Toujours pas tentée de nous y retrouver? (salon Equidia maintenu cette année?)
Oui Equita a bien lieu (enfin, à l'heure actuelle, c'est prévu!)et j'y serai
Equita! J'y étais presque ^^
Bon salon alors Alys :)
Merci et de même ;)
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