Les enchantements d'Ambremer, t.1 Le Paris des merveilles - Pierre Pevel
01/10/2017
Dans un Paris de la Belle époque, le monde réel côtoie le monde des magiciens et autres créatures fabuleuses. Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage Cyan de son état, se trouve investi d'une mission qui va le plonger dans une sombre affaire menaçant l'Outremonde.
En parallèle, la baronne de St Gil, accompagnée de Lucien et Auguste, ses acolytes, manigance de drôles de choses qui ne font que brouiller un peu plus les cartes et compliquer la vie de notre mage.
Il semble que ce ne soit pas une première.
Voilà un petit moment que j'entendais parler chez les amateurs du genre Fantasy de M. Pevel, majoritairement en bien d'ailleurs. Alors forcément, quand un nom est martelé avec tant d'enthousiasme vous finissez par succomber au chant des sirènes de la blogosphère. Trompeuses ces sirènes?
Et ben NON!
Pevel est un bon conteur, un enchanteur même, parce que charmée par ce monde-là où se mêlent le réel et le merveilleux, je le fus. Immersion totale, sans aucun froncement de sourcils. Je m'y suis vue moi dans ce Paris fantasmé aux côtés de Griffont, St Gil et toute sa clique. Crédible donc.
D'autant plus qu'il n'y a pas abus de magie et que Paris la belle n'est pas envahie d'éléphants roses. Non juste quelques vilaines gargouilles et êtres maléfiques avec qui nos héros auront quelques déboires. La magie disais-je est pratiquée avec parcimonie et discrétion tant qu'il ne devient pas nécessaire de l'user aux fins notamment de survie.
Si l'intrigue en elle-même peut paraître légère voire un peu brouillonne, elle reste malgré tout prenante et pleine de suspens avec quelques sympathiques rebondissements.
Mais le point fort de ce roman c'est, pour moi, indiscutablement les personnages. Ils sont parfaitement bien campés et m'ont totalement séduite.
Pris séparément Griffont et St Gil sont déjà hyper attachants (lui est particulièrement charmant, elle est particulièrement mystérieuse), mais alors ensemble, ils sont tout ce qu'il y a de plus craquants. Le lien qui les unit les sublime, tout simplement.
Leurs confrontations et leurs échanges m'ont énormément amusée. Piquants, vifs, tendres et drôles, je n'ai cessé d'en appeler à plus de dialogues les réunissant. Heureusement, j'ai été bien servie.
(Et puis je sais pas vous, mais moi, limite à la fin, ces deux-là qui se chamaillent tout le temps, j'ai eu envie de les voir enfin s'embrasser comme dans les films :p )
Pevel n'a pas négligé ses personnages secondaires. Que ce soit le chat Azincourt (on en rêve), le valet de Griffont, les subordonnés de la baronne (ah Lucien et son vocabulaire de Titi parisien), les bons et les vilains, tous sont brossés avec soin et apportent un supplément d'âme à ce récit.
Peut-être un tout léger bémol quant aux êtres de l'Outremonde ou d'Onirie que j'espère mieux découvrir et apprécier dans les prochains tomes.
J'ai adoré le clin d’œil de l'auteur aux protagonistes de la série Les Brigades du Tigre. Terrasson, Pujol et Valentin étaient là à nouveau bien vivants. Un chouette rappel à l'enfance qui n'a pas de prix.
Les parisiens quant à eux apprécieront sans doute la promenade dans ce Paris des merveilles qui ose leur faire redécouvrir des rues connues à travers le prisme de la magie. En parlant de cela, je ne serais pas contre l'expérience de m'asseoir sur un banc et de taper la causette à un chêne millénaire ^^
Bref, comme l'a dit Chris dans son billet, et je lui emprunte le mot car il est parfait, Les enchantements d'Ambremer sont une pure récréation. Un de ces moments entre parenthèse où l'on se laisse aller à rêver à un possible autre monde, rempli de magie. C'est divertissant et ça fait du bien.
(je limite exprès ma chronique à l'intrigue principale, le bonus d'histoire avec Méliès m'ayant moyennement emportée)
"- Vous n'avez pas beaucoup changé, dit-elle pour l'épargner. Physiquement, je veux dire...
Flatté, il voulut jouer les modestes.
- Oh, j'ai pris un peu de ventre, tout de même...
- Non, non. Vous l'aviez déjà.
Et vlan, songea Griffont. Voilà pour ma pomme."
"La mémoire est un ciment solide. Si solide et durable que la nostalgie survit parfois longtemps à l'amitié. Elle peut même s'y substituer et nous tromper. Combien de fois nous sommes-nous aperçus trop tard que rien ne nous attachait désormais à tel ou telle, sinon le souvenir d'une époque évanouie? Quand cette idée frappe, douloureuse, le temps paraît faire un bond et nous nous découvrons subitement face à un étranger que les hardes de sentiments défunts ont cessé de déguiser. Cela, plus que les ans, fait que l'on vieillit. L'âge est le catalogue de nos désenchantements intimes."
"-À l'évidence, il en faut beaucoup pour inquiéter le voisinage, n'est-ce pas?
Farroux haussa les épaules, résigné.
-Nous sommes dans les beaux quartiers, dit-il. Les gens d'ici comptent rarement parmi les plus solidaires et s'inquiètent surtout de se tenir à l'écart des problèmes des autres. Ne rien dire, ne rien voir, ne rien entendre."
"- Cette fois-ci, ce n'est pas vraiment ma faute, Louis. Je vous assure que...
- Mais ce n'est jamais vraiment votre faute! l'interrompit-il sur le ton du tendre reproche.
- Vous aussi vous avez remarqué?"
Roman lu en LC avec Chris et Elena dans le cadre du challenge de Licorne, qui place nos lectures sous le signe de l'imaginaire et du thriller/policier. Cette chronique ouvre donc le bal de ma 4ème participation. :)
Ah oui la note demandée par Lili : 3.5/5
14 commentaires
merci pour la reprise du mot, cela fait plaisir. Ton billet retranscrit bien ce que je pense d'un autre façon. merci pour le partage, en espérant qu'on pourra se faire une autre LC
Je t'en prie Chris, il est pour moi le mot exact qui colle à mon sentiment de lecture et je te remercie de me l'avoir soufflé dans le creux de l'oreille bloguesque :)
Au plaisir oui d'une éventuelle future LC
Une pure récréation comme l'a dit Chris, c'est tout à fait ça. Et moi aussi je guettais le moment où Griffont et St Gil allaient se rabibocher...
Bonsoir Elena
Ils renouent mais se rabibochent-ils vraiment? Elle m'a l'air très indépendante St Gil :p N'empêche, ils sont chous (abréviation de chouette donc s :p) tous les deux, un vrai plaisir de les voir réuni tant on sent l'affection ancienne qui les lie (même s'ils chamaillent comme des gosses ^^ )
Je viens juste de terminer le tome 3. Et cette série est un vrai régal. J'ai trouvé que le scénario s'améliorait au fil des tomes. Non mais et ces personnages!
Hello Bea,
Je viens de voir ça en passant sur LA :) Merci de me livrer ce court aperçu de ton sentiment général après lecture de la série entière. C'est toujours agréable de savoir qu'une série commencée se bonifie dans les tomes suivants.
Bon ben on est toutes d'accord sur le côté récréatif et léger de cette trilogie, je viens de commencer le tome 3 et je me régale, le tome 2 m'ayant un peu moins captivé. Bravo les filles pour cette jolie LC que je m'empresse d'aller notifié sur le challenge !
:) ça fait du bien ce type de lecture, rien que pour le plaisir.
Vous êtes nombreuses à avoir apprécier les tomes suivants et notamment ce tome 3. Je sens qu'il va me tarder de prolonger l'aventure Pevel!
Merci Lili :)
Il me tenterai bien. La couverture est top! Elle semble bien correspondre. *Anne*
Hello Sorcière Anne :)
C'est tout à fait ça, la couverture est en adéquation avec le contenu. Aussi sympa que l'histoire.
Tu sais ce qu'il te reste à faire ^^
Une petite récréation livresque est toujours bonne à prendre, surtout lorsque de bons personnages s'y promènent ! En tout cas elle me tente bien, et me laisse penser qu'elle serait bienvenue pour relancer ma gourmandise de magie ;-) Merci !!!
Coucou Lupa
Je pense que cette balade parisienne en bonne compagnie saurait te plaire oui :)
Peut-être même que la tentation viendra plus vite que tu ne penses ;)
Une série bien sympa :)
Je ne sais pas pour le reste mais le tome1 m'a bien divertie ^^ (et j'entends de bons échos pour le reste oui Zina).
Merci de ton petit mot, ça fait toujours plaisir :)
Les commentaires sont fermés.