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Quelques instants de lecture #8 - Le rendez-vous mensuel

QQinstantsdelecture_rdz-vous mensuel.jpg(cliquez sur la photo pour aller chez MJ)

Clins d’œil photo

"Quelques instants de lecture est un rendez-vous mensuel, proposé par le blog Les lectures de Mariejuliet. Il se tient le 1er jour de chaque mois. Son objectif est de partager nos photos de livres, de moments de lecture du mois passé et mis en scène."

#QQinstantsdelecture8 vous présente les lectures d'Août '17. Summer time!

C'est BDs et c'est varié!
De belles découvertes, des thèmes forts et vraiment touchants pour Ardalen et La différence invisible, historique pour le Manara, à tendance socio-politique pour Comix-remix.
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Simenon #1

Il y a encore des noisetiers... Quel beau titre non? Avec lui, j'ai découvert la plume de cet auteur mythique et j'ai vraiment aimé.

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Mangas (et une BD) party!
Il y a de l'engagement dans cette bd Fudafudak, du travail de mémoire dans Gen d'Hiroshima, de la sensualité et de la révolte dans Le fleuve Shinano. Et puis, il y a Innocent, et là le plaisir est graphique.

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On the road
Un audiobook comme celui-ci, bon sang que c'est bon! Une dizaine d'heures d'écoute, La maison d'à côté de Lisa Gardner est so perfect pour faire Lyon-Morgat :p

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Plus qu'une romance
En lecture commune avec Aveline. Avant toi c'est une belle histoire d'amitié, d'amour, qui émeut pas mal, qui fait souvent sourire et qui interroge aussi sur la mort programmée.

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Le thriller de l'été!
A Morgat ou Ouessant, Seul le silence aura été une belle compagnie. Parce que, outre la plume magnifique de Ellory, le personnage de Joseph Vaughan me hantera longtemps tant il a fait du bruit à l'intérieur de moi.

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Simenon #2
Avec La vérité sur Bébé Donge place à l'introspection. Ce fut intéressant d'entrer dans la tête de cet homme qui fouille sa mémoire, qui veut comprendre et qui au final aime, toujours.

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Lecture et bord de mer
Ah Baricco, Baricco, quel pied! Cet auteur ne cesse de m'étonner, de me toucher... Trois fois dès l'aube.

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Simenon #3
La veuve Couderc c'est 2 destins qui se croisent, qui se heurtent puis se brisent.
Il fallait bien quelques douceurs pour faire passer tant de noirceur ^^

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Un billet qui arrive à la bourre because sur la route de retour de vacances et un new rendez vous sur le blog...
Le mois d'Août fut intense parce que tout un tas de lectures variées avec de belles belles découvertes d'auteurs, de belles émotions ressenties grâce à ces histoires, et puis, surtout des vacances en Bretagne tout aussi riche de découvertes.

Notre organisatrice Mariejuliet recensant tous les billets des participants à ce rendez-vous, je vous invite à aller découvrir ceux-ci à la suite de la lecture de son Quelques instants de lecture n°8.

Rendez-vous aux 1ères heures de l'automne!...

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Ville close - Franck Maubert

ville close,maubert,richelieu,le cardinal et la ville,ambiance à la simenon,recette purée soubiseMéfiez-vous de la ville qui dort...

Julien Collardeau ex-parisien, ex-critique gastronomique s'est retiré à Richelieu, ville fortifiée d'Indre et Loire, ville érigée par le Cardinal de Richelieu. Dès son arrivée, il plane sur la ville comme un air de ville fantôme, les rues sont inanimées, les habitants à la limite de l'immobilisme. Alors que tout semble lui dire de fuir ce lieu où de tristes et sombres évènements ont eu lieu, Collardeau décide de faire fi de tous ces avertissements et parcourt la ville afin d'en refaire connaissance mais aussi par accès de curiosité. Ses pas vont le conduire à de drôles de zigotos qui incarnent à eux seuls l'atmosphère pesante, sombre et glaciale de Richelieu.

Drôle de livre que ce Ville close, à l'atmosphère étrange et pénétrante. Dès les premières pages j'ai été prise par cette ambiance presque irréelle qui plane en ce lieu. Il semble que Richelieu vive de sombres moments sous les dehors d'une cité endormie, ennuyeuse comme peuvent l'être les petites villes de campagne. Il semble qu'elle cache en son sein quelque chose de malsain, indiciblement mauvais mais quoi? Franck Maubert joue à coup de phrases courtes, presque tranchées sur cette pesanteur qui assomme Richelieu. Il règne une chape de plomb faite de mystères que l'auteur appesantit encore plus par la description de ces ruelles que parcourt Collardeau à la tombée de la nuit ou par mauvais temps, dans le brouillard mais aussi par ses figures qu'il nous donne à voir à travers le regard du narrateur.
Si la ville en elle-même apparaît lugubre aux yeux de Julien Collardeau, que dire de ces visages qu'il rencontre et qu'il nous décrit en détail. Un cafetier à la mine de musaraigne peu avenant, un antiquaire décorateur homosexuel parkinsonien dont le petit ami a été trucidé derrière l'église et dont le crime reste irrésolu, un libraire ex-taulard marié à une couguar aristo qui donne froid dans le dos, le maire de la ville accessoirement médecin et surtout homme à femmes, des jeunes aux allures de skinheads désoeuvrés, un corbeau qui sème la rumeur, la terreur par ses missives...
Et puis il y a ces morts : une jeune femme qui s'est "suicidée", une vieille femme retrouvée morte chez elle, un homosexuel assassiné, un homme vivant à l'état quasi sauvage retrouvé mort au petit matin... Autant de drames qui suscitent la curiosité de Collardeau, qui le mènent à poser des questions auxquelles ils ne trouvent aucune réponse. Les voix se taisent, les visages se ferment, les murs ont des oreilles... chut... mieux vaut sortir de la ville pour se laisser aller à des confidences.
A côté de ça, il y a ces autres visages qui donnent au roman un air de romance, un air de roman historique aussi ou de livre de recette. Ceux-là donnent une dimension plus légère au roman, le sortent un peu, peut-être trop d'ailleurs, de cette atmosphère à la Simenon comme le dit Patrick Modiano en 4ème de couverture. Je pense surtout à Jeanne et Jean-Paul Sabin, peut-être les seuls personnages à avoir des traits sympathiques au coeur de cette ville même s'ils ne sont pas eux-même épargnés...

Alors oui, Ville close c'est tout ça, presque un méli-mélo de genres, une sorte de polar sans vraiment l'être parce qu'on ne peut pas dire qu'il y ait une véritable enquête, et c'est peut-être d'ailleurs ce qui lui manque, un peu plus de suivi et de profondeur dans l'intrigue. Etait-ce voulu par l'auteur? J'avoue que je m'attendais à suivre une véritable enquête, avoir un ou des suspects à me mettre sous la dent comme dans un véritable polar mais je ne peux pas dire que ça a vraiment été le cas. Pour autant, j'ai vraiment apprécié ce roman. Je trouve que l'ambiance et ses personnages sont une réussite, que le style est plaisant, facile à lire, que la fin est bien amenée, pas alambiquée. Au contraire, elle justifie tout le reste, éclaire le tout et connecte finalement chaque indice les uns aux autres.
J'ai aussi apprécié dans ce roman la part historique et d'en apprendre un peu plus sur le Cardinal de Richelieu et sur cette ville que j'ai découvert il y a peu. J'ai aimé me délecter de cette préparation marathon de la purée Soubise et de ces vins qui l'accompagnent.
En bref, ce roman a des qualités indéniables pour attirer les lecteurs. En tout cas, il m'a plu aussi, je remercie Babelio et les éditions Ecriture pour ce partenariat, la découverte et le plaisir qui en a découlé.

Extraits :
"Le bourg dort encore. Se réveillera-t-il jamais?"

"Je marche dans l'obscurité sans croiser âme qui vive. Les rares habitants se cloîtrent, et derrière les pierres, on peut percevoir le bourdonnement des rumeurs, comme une ville qui couve la peste. Le soir bascule dans la nuit, et ce bourdonnement infeste chaque rue, chaque demeure."

"Ne pas se fier à la place paisible d'une petite ville de province avec ses tilleuls taillés et ses bancs repeints. S'y trouvent toute la langueur et la vacuité qui accablent les pays des confins."

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En BREF, j'ai lu... - Avis sommaires #4

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J'aurais aimé que ce billet arrive avant la nouvelle année, mais diverses occupations m'ayant tenue éloignée du blog, c'est aujourd'hui qu'il se présente à vous :)
J'ai quand même tenu ma promesse et n'ai pas attendu 9 mois pour ce #4 ^^
Allez, en avant pour ce tour d'horizon des lectures du 2ème semestre 2017
(nb : je n'y reparle pas des titres ayant fait l'objet d'une chronique solo)

avis sommaires3,point lectures,nouveau rendez-vous,brèves de romans à la sauce quel bookanLa maison d'à côté - Lisa Gardner (livre audio écouté le 13/08/2017)
Sandra Jones disparaît, seule témoin sa petite fille de 4 ans. Son silence ne permettra pas de lever les soupçons qui pèsent sur le père qui, par ailleurs, semble avoir quelques secrets. Dans le voisinage, certains trimballent aussi quelques casseroles. Autant de pistes que de coupables potentiels, l'enquête de l'inspectrice D.D. Warren ne va pas être simple et le temps presse.
Mais quelle bonne idée j'ai eu d'emprunter ce livre audio pour m'accompagner durant mon périple vers la Bretagne. Je salue d'ailleurs la voix de Elodie Huber, juste parfaite ici.
Dans ce policier/thriller tout y est. Le suspens, la complexité des personnages, l'enquête qui piétine et nous fait tourner en bourrique tant on hésite entre une piste et d'autres, le(s) mystère(s) qui n'ont cessé d'attiser ma curiosité et puis quand même derrière tout ça, matière à réflexion.
Évidemment, je me suis attachée à certains et, non, je ne voulais pas croire en leur culpabilité. J'ai été émue, et triste même, quant à leur sort. Agacée par notre inspectrice qui ne m'a pas paru de prime abord bien sympathique, mais ce sentiment-là a évolué. Je me suis repue de cette intrigue rebondissante au final relativement surprenant. A tel point, que sur la route du retour, je me la suis réécoutée avec jubilation.

◊"On peut avoir tout ce qu'on a toujours voulu et s'apercevoir qu'on ne voulait pas les bonnes choses."
◊"Ainsi va le monde. Ça merde, on essuie, on tire la chasse. Et ça remerde."
◊"Un jour, tu m'as dit qu'on ne peut pas effacer le passé. Qu'on ne peut plus oublier ce qu'on sait. Tu avais raison."

avis sommaires3,point lectures,nouveau rendez-vous,brèves de romans à la sauce quel bookanAvant toi (T.1) - Jojo Moyes (livre lu le 14/08/2017)
Will est un jeune homme d'affaire brillant qui a tout pour lui et vit sa vie à fond. Jusqu'à ce qu'un accident le cloue dans un fauteuil. Lou vit dans une famille modeste dont elle est quasiment le principal soutient financier. Aussi lorsqu'elle se retrouve au chômage, elle n'a d'autre choix que de postuler à une offre d'emploi "d'auxiliaire de vie". Le patient n'est autre que Will et il veut tirer sa révérence.
Des années que ce roman adulé traînait dans ma bibli et je ne me résignais pas à le lire, méfiante que j'étais devant tant d'avis élogieux. Une proposition de lecture commune par Aveline et l'envie de voir son adaptation cinématographique m'auront décidée.
C'est plutôt surprise que je me suis laissée prendre dans les filets de cette "romance". Elle n'a pourtant rien d'innovant dans le genre. Je crois que ça tenait juste aux personnages. Ce sont eux qui m'ont séduit, amusée, émue (oui ok j'avoue aux larmes... mmpf). Je n'ai pas trouvé la manière dont était abordé le handicap cliché, facile ; la relation entre Will et Lou mièvre. L'histoire amène sa part de réflexion sur des thèmes aussi délicats à traiter que le droit à mourir dans la dignité, le handicap. Il y est aussi question de relations familiales, du couple, d'accomplissement personnel. J'ai trouvé que c'était sincère.
Le film est sympathique aussi et joliment interprété.

◊"Il y a des heures normales et d'autres bizarres où le temps paraît se figer et glisser, où la vie -la vraie vie- semble être à la fois très proche et très lointaine."
◊"Mais, au fond, que prouvait une photo ? A la maison, j'en avais une sur laquelle je regardais Patrick, le visage rayonnant, exactement comme s'il venait de me sauver d'un immeuble en flammes. En réalité, juste avant qu'elle soit prise, je venais de le traiter de "sale con", à quoi il m'avait répondu : "fais pas chier"."

avis sommaires3,point lectures,nouveau rendez-vous,brèves de romans à la sauce quel bookanSeul le silence - R.J. Ellory (livre lu le 21/08/2017)
Joseph Vaughan est un tout jeune adolescent lorsqu'il découvre le 1er cadavre d'une longue série de meurtres sur fillettes. Cela aurait pu s'arrêter là mais sa vie va se trouver irrémédiablement marquée, compromise par cette affaire.
Ce thriller a été pour moi une claque. Non à cause de l'intrigue criminelle, qui ne manque aucunement d'intérêt (attention d'ailleurs, c'est rude!), mais qui est somme toute en filigrane derrière l'atout principal de ce roman. Et cet atout principal, c'est la destinée tragique de Joseph Vaughan. Quel personnage nous a créé-là Ellory! Même si je reconnais être particulièrement sensible aux personnages torturés et malmenés par la vie, ça ne fait pas toujours tout. Suffit pas de poser évènements pourris après évènements pourris dans la vie d'un mec pour que ça accroche, émeuve, etc. Il faut que le gars soit solide pour camper le personnage et que tout ce qu'il incarne vous prenne aux tripes. Il faut ce petit truc qui fait que la rencontre avec un tel personnage, vous chamboule vraiment et vous poursuive longtemps après avoir tourné la dernière page. Alors voilà : Joseph Vaughan. Son introspection sombre, mélancolique fut la mienne durant les 602 pages de ce roman très noir parsemé quand même de quelques étincelles de lumière. 5 mois après ça m'étreint encore...
Et puis le cadre de la Géorgie, cette Amérique rurale-là (avec aussi un joli passage sur New York) parcourue sur quelques décennies, son ambiance, ça a été une immersion fascinante.
L'écriture d'Ellory, sublime, m'a parlé, comme me parle celle de Baricco dans Novecento pianiste ou de Coe dans La pluie avant qu'elle tombe, comme me parle celle d'Irving dans Une prière pour Owen. Dans tous ces livres qui m'ont profondément touchée et marquée, il est question de destins qui ne peuvent pas laisser indifférents.

◊"Peut être est-il des cicatrices -sur l'esprit, le cœur- qui ne se referment jamais. Peut-être est-il des mots qui ne peuvent jamais être prononcés ni chuchotés, des mots qu'il faut écrire sur une feuille de papier que l'on plie pour faire un bateau qui voguera sur un ruisseau pour se faire avaler par les vagues. Peut-être est-il des ombres qui vous hantent à jamais, qui viennent se serrer contre vous dans ces moments d'intime obscurité, et vous seul pouvez reconnaître les visages qu'elles revêtent, car ce sont des ombres, les ombres de vos pêchés, et nul exorcisme terrestre ne peut les chasser. Peut-être ne sommes-nous pas si forts que ça en fin de compte. Peut-être mentons-nous au monde, et en mentant au monde nous mentons à nous-mêmes."
◊"L'hiver en Géorgie était une chose à part ; une énormité effrontée et arrogante, tel un parent irritable et fruste bien décidé à s'installer et s'immisçant dans les moments et les conversations intimes, les poings serrés, l'haleine chargée de whisky, doté d'autant de savoir-vivre qu'un peloton d'exécution unioniste"
◊"Elle ne parlait pas beaucoup, ne l'avait jamais fait, et ne le ferait jamais plus."
◊"Ils avaient traversé l'ombre et étaient ressortis de l'autre côté."

avis sommaires3,point lectures,nouveau rendez-vous,brèves de romans à la sauce quel bookanTrois fois dès l'aube - Alessandro Baricco (lu le 28/08/2017)
Un hôtel, un homme et une femme, une longue conversation nocturne.
Un autre hôtel, un employé vient au secours d'une jeune fille qui tente d'échapper à son violent petit ami. Confidences sur la route.
Ailleurs, une policière récupère un gosse qui vient de perdre ses parents.
Trois histoires posées telles trois scènes de théâtre avec cette unité de temps respectée. Le temps d'une histoire qui s'achève à l'aube, une aube qui ouvre à un possible recommencement.
Trois rencontres, six portraits. Tous liés.
J'ai aimé l'écho entre chaque histoire, les réponses qu'elles se font et celles que j'ai trouvées quant aux imbrications qu'elles pouvaient avoir les unes par rapport aux autres.
J'ai savouré les dialogues et l'écriture de Baricco, musicale, poétique, toujours si exquise.

◊"Elle regardait cette maison, devant elle, et pensait à la mystérieuse permanence des choses dans le tourbillon incessant de la vie. Elle pensait que chaque fois, en vivant avec elles, on finissait par laisser sur ces choses comme une légère couche de peinture, la couleur de certaines émotions destinées à s'estomper, sous le soleil, en souvenirs."

avis sommaires3,point lectures,nouveau rendez-vous,brèves de romans à la sauce quel bookanIl y a encore des noisetiers / La vérité sur Bébé Donge / La veuve Couderc - Georges Simenon (lus en Août)
Dans le 1er, un patriarche fortuné reçoit une triste nouvelle qui l'amène à replonger dans son passé. Il en ressortira changé.
Dans le 2nd, un bourgeois survit à la tentative d'empoisonnement de sa femme. Incompréhension puis réflexion et remise en question amèneront au pardon.
Dans le 3ème, un homme sorti de prison trouve un emploi dans une ferme auprès d'une veuve au prise avec la famille de son défunt mari. Deux destins qui se croisent pour le meilleur et le pire.
Tout d'abord, merci à Nicolas de Livrepoche.fr de m'avoir transmis cette envie de lire cet auteur que je ne connaissais qu'à travers ses Commissaires Maigret.
Ces courts romans m'ont révélé une plume que je ne connaissais pas et qui est excellente. S'il est un auteur (j'ai envie de dire comme Baricco) qui peut démontrer qu'il n'est pas nécessaire de faire dans la longueur pour toucher le lecteur par l'histoire qu'il nous donne à lire, et par les portraits dressés, c'est bien Simenon.
En enchaînant les lectures, je me suis rendue compte que l'écrivain aimait plonger ses personnages dans une profonde introspection. Une introspection intéressante parce que les portraits sont tous bien différents et les cheminements psychologiques aussi. Aucun ennui, que du plaisir.

avis sommaires3,point lectures,nouveau rendez-vous,brèves de romans à la sauce quel bookanIl ne fait jamais noir en ville - Marie-Sabine Roger (lu le 08/09/2017)
De ce recueil de nouvelles, récits tranches de vies, il me reste les émotions qui m'ont parcourue parce que j'ai souri, ri et aussi... pleuré. Encore une fois, ça a beau être court, l'intensité est au rendez-vous. En tout cas, ça l'a été pour moi. Sur Livraddict, j'ai écrit "Les mots de Marie Sabine Roger sont comme une musique, un tempo d'émotions". Je ne veux rien changer aux mots choisis à ce moment-là pour parler de l'écriture de cette autrice, ils me paraissent encore justes aujourd'hui.

◊"Ils se postent en haut de la rampe, sur la glissière de métal. Ils restent en équilibre, un court instant, puis sautent dans l'enfer, le vide, la gueule du volcan, prennent la pente à contre-courant pour s'en aller jaillir dans un bruit de tonnerre, presque à la verticale, tout en haut de l'autre paroi. On dirait qu'ils s'envolent. Parfois, le vol s'immobilise, ils restent un court instant hors du temps, se tournent sur eux-mêmes et repartent à l'assaut des pentes."
◊"J'ai décidé de l'appeler Moïse, parce que je lui avais sauvé les os"
◊"Je ne sais pas comment on dit adieu au père, lorsqu'on reste sans lui du côté des vivants."
◊"La mémoire est un bien qui ne prend sa valeur que lorsqu'elle se partage.
Si la parole est sans écho, elle n'atteint pas l'autre versant. Elle ne prend pas les vents, les courants ascendants. Elle s'abîme."
◊"Comment pourrais-je me convaincre, au jour suivant le dernier soir, que les mots jetés là n'iront pas au hasard."

avis sommaires3,point lectures,nouveau rendez-vous,brèves de romans à la sauce quel bookanClair de femme - Romain Gary (lu le 27/09/2017)
Michel et Lydia se percutent sur un trottoir. Tous deux sont à la dérive, malheureux. Lui est torturé par la mort imminente de sa femme, elle par la perte de son enfant. A la faveur d'une nuit interminable, ils vont se trouver, se confier, s'aimer avec l'envie du désespoir.
Je suis sortie de ma lecture perplexe, ne trouvant pas de mots pour exprimer mon sentiment face à cette lecture, n'arrivant d'ailleurs pas exactement à savoir si je l'avais appréciée. C'est que cette histoire surfe sur 2 vagues, celle du burlesque et celle du drame. Du coup, j'ai été plutôt désarçonnée. Reste que l'écriture de Gary est exquise.
Pour dire quelques mots sur les personnages, j'ai, peut-être parce que je suis une femme, été plus touchée par la sincérité de Lydia. Son abandon m'a paru plus altruiste. Lui, obéissant à l'injonction de son épouse mourante, m'a moins touchée alors que ce qu'il vit (la perte de l'amour de sa vie) n'est pas moins dramatique.
J'ai aimé qu'elle, elle est une conscience plus vraie de ce qui se jouait entre eux, qu'elle ne se soit pas voilée la face malgré l'envie d'un nouveau départ. Fredd avec qui j'ai fait cette lecture commune, porte un regard plus éclairé que moi sur l'écriture de Gary dont il connaît bien l’œuvre et, je crois, la vie. Nos échanges m'ont permis d'adoucir mon regard et mon jugement sur Michel, que je trouvais plutôt égoïste dans la démarche...
Si jamais tu passes par là, merci de m'avoir donné l'envie de lire encore plus de Gary, un auteur, comme tu dis, plein d'humanité.

◊"Nous avions besoin d'oubli, tous les deux, de gîte d'étape, avant d'aller porter plus loin nos bagages de néant."
◊"Le rire, c'est parfois une façon qu'a l'horreur de crever."
◊"C'est merveilleux, pouvoir aider quelqu'un quand on a soi-même besoin de secours."

avis sommaires3,point lectures,nouveau rendez-vous,brèves de romans à la sauce quel bookanDieu me déteste - Hollis Seamon (lu le 01/10/2017)
Richard a 18 ans et se trouve dans une unité de soins palliatifs de l'hôpital Hilltop à Hudson. Jusqu'au bout, il veut vivre, s'envoyer en l'air et faire la nique à ce dieu qui le déteste.
Je lis très peu de romans young adult, c'est peut-être pourquoi mon avis sur ce titre qui ne casse pas trois pattes à un canard (quelle expression horrible quand même ^^ ) reste indulgent. Loin de la vulgarité qu'on a pu lui prêter (oui on a affaire à 2 ados qui bien que mourants se laissent emporter par la vague de derniers désirs), une histoire qui se révèle être plus tendre qu'il n'y paraît. Pas larmoyant pour un sou, dans ces pages il y a surtout malgré l'inéluctable de la vie, de la rage aussi.
Bref, un roman yound adult qui saura toucher plus que son lectorat habituel.

◊"Une fois, j’ai fait une liste de tous les trucs dont je n’aurai pas à m’inquiéter – trouver du boulot, élever des enfants ingrats, divorcer, me faire opérer des dents de sagesse, surveiller mon cholestérol -, et maintenant je sais que je peux y ajouter avoir du bide et me rabattre une longue mèche sur le crâne pour planquer les trous. Ça a beau être bizarre, ça me fait du bien."

avis sommaires3,point lectures,nouveau rendez-vous,brèves de romans à la sauce quel bookanUne femme - Annie Ernaux (lu le 17/10/2017)
Le livre s'ouvre avec l'annonce de la mort de la mère. Une mère souffrant de la maladie d'Alzheimer placée depuis 2 ans en maison de retraite. Annie Ernaux nous raconte à travers cette petite centaine de pages, qui fut sa mère, une femme qui voulait s'élever, rÃ

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