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18/02/2014

La femme de hasard - Jonathan Coe

la femme de hasard,jonathan coe,la blasé attitude dans toute sa splendeur,tristement drôle,avec maria on est à la fête waouh!,pas encore celui-ci qui va détrôner la pluie avant qu'elle tombeMoi vouloir être chat

La femme de hasard c'est Maria, une jeune fille qui part faire ses études à Oxford, suivie de près par le fidèle et persistant Ronny. Maria la détachée, Maria l'imperméable déroule devant elle le tapis noir d'une vie plate, triste que vient éclairer parfois au grès du hasard des présences qu'elle s'autorise à considérer comme, allez en forçant un peu, amicales. Qui saurait venir percer ce masque d'indifférence ?


Il est des personnes qui vous font vous interroger sur le mot "bonheur" et sur son existence. Est-ce que Coe a croisé une telle personne et s'en est inspiré pour écrire son premier roman? Aucune idée. Belle prise de risque toutefois que de se faire un nom d'auteur avec une histoire qui pourrait n'être perçue que comme affreusement déprimante. Heureusement pour l'auteur, je crois que nous les français l'avons surtout découvert en masse grâce à l'excellent et satirique Testament à l'anglaise. C'est le 1er titre qui est venu en association avec le nom dans mon cas, même si ce n'est pas avec lui que je suis entrée dans l'univers Coe. Non, moi je lui ai préféré le sublime, La pluie avant qu'elle tombe. Je vous vois sourire vous qui me connaissez et dites, celui-là elle le glisse partout. Oui, oui, 100 fois oui, c'est mon chouchou! Passons.

Donc oui, certaines personnes dans votre vie, vous font dire que : non les Hommes ne sont pas tous égaux en matière d'aptitude au(x) Bonheur(x). Ceux-là même qui vous apprennent à relativiser au sujet de votre propre vie et ses déboires. Ceux-là même que l'on voudrait parfois tirer de leur état à coups de pieds au c... ou parfois, juste planter là, parce que "merde ça fait chier cette déprime polluante". Au choix selon l'humeur et la patience, le degré d'amitié ou d'amour...

Maria, le personnage du roman est ainsi, peu amène, blasée de la vie. C'est une inadaptée sociale qui dit ne pas comprendre les gens donc ne pas pouvoir les aimer. Plus apte à envisager ce que pourrait être le bonheur qu'à le ressentir au moment où il pourrait être là. Elle a la beauté et l'intelligence pour plaire nous dit Coe, le narrateur. Mais elle ne plaît pas vraiment, peu. Et quand elle y parvient par hasard, quand soudain son cœur s'emballe et qu'on se met à y croire pour elle, pfuit "Epic Fail". L'auteur lui-même finit par nous annoncer qu'il s'est fatigué de nous narrer Maria, qu'il aimerait finir vite et passer à autre chose (ben oui, la tristesse ça épuise même les bonnes âmes). C'était drôle ça.

L'humour contrairement à ce que pourrait laisser croire les lignes ci-dessus est vraiment présent dans ce roman. Que ce soit lié aux intrusions du narrateur/auteur, qui se rit ou rit avec le lecteur, ou à Maria elle-même. Je dois dire qu'elle m'a parfois bien amusée, non que je me sois moquée, mais Maria a une certaine forme d'humour. Un peu pince sans rire vous voyez. Les situations dans lesquelles, elle est régulièrement aux prises sont souvent burlesques, voire tragi-comiques. Et on retrouve là, l'humour de Coe, qui soulage le lecteur de la morosité ambiante dans laquelle son personnage pourrait conduire même les bienheureux.

Maria, le bonheur ça l'a fait chierennuie, les gens heureux la font fuir. Elle leur préfère sa bulle de solitude et si ce n'était les convenances et les exigences pécuniaires, elle se passerait bien de côtoyer l'espèce humaine qui après tout ne lui apporte rien. Elle jalouse la nonchalance et l'indifférence de son chat, Sefton. Comme lui, elle aimerait que personne ne vienne lui casser les c...l'importuner au sujet de son vide affectif ou de son manque d'exaltation.

N'empêche Maria, je l'ai bien aimée. Avec ses rendez-vous manqués et ceux qu'elle aurait dus manquer! Elle m'a fascinée quelque part. Bien plus que ces autres individus qui l'ont accompagnée, harcelée, maltraitée, mal-aimée, mal appréciée, ratée. Elle m'a fait penser à... et à... Derrière cette grisaille, j'ai quand même trouvé matière à m'amuser de ma lecture. C'est tout ce que je demande parfois à un roman.

"... parce que les mots sont des blaireaux maladroits qui disent rarement ce qu'on veut leur faire dire"

" "Ça t'a plu, Maria? demandait-elle à la fin du repas.
-Pas vraiment", répondit Maria [...]
"Ça ne fait rien, c'était bon et nourrissant, et demain je te cuisinerai quelque chose de plus goûteux. Qu'est-ce qui te ferait plaisir?
-Que tu arrêtes de cuisiner pour moi." "

" "Je suis étonnée que tu n'aies pas de petit ami, Maria. Tu es très belle." Ces préliminaires achevés, Dorothy en vint directement au fait. "Maria, viens te coucher, viens faire l'amour avec moi."
Maria leva un sourcil.
"Tu parles sérieusement?
-Bien sûr que je parle sérieusement. On va explorer nos corps, y a rien à voir à la télé.
-Non merci, j'aime mieux pas." "

la femme de hasard,jonathan coe,la blasé attitude dans toute sa splendeur,tristement drôle,avec maria on est à la fête waouh!,pas encore celui-ci qui va détrôner la pluie avant qu'elle tombe

Commentaires

Moi parfois, j'avoue, je suis un peu comme Maria. Pas facile d'apprivoiser le bonheur quand même alors c'est un roman que je pourrais bien avoir envie de lire un de ces jours, surtout s'il y a de l'humour dedans ! ;)

Écrit par : ingrid | 18/02/2014

La pluie avant qu'elle tombe ? Jamais entendu parler :p
Dis-donc, tu me donnerais presque envie de relire la Femme de hasard! Ce n'est pourtant pas celui que j'ai préféré loin de là (t'ai-je déjà parlé de Bienvenue au Club ?^^). Mais il est vrai qu'aucun roman de Coe (sauf peut-être une Touche d'amour, mais je ne m'en souviens plus bien) n'est exempt de cet humour qui le caractérise. De mon côté je déguste Expo 58, pas le meilleur, mais assurément burlesque ! Bises!

Écrit par : Stellabloggeuse | 18/02/2014

Je sens un personnage complexe derrière cette Maria. Je crois qu'on peut toutes se reconnaître en elle, parfois dans des moments de réflexion ou de transit dans une vie ! L'auteur nous parle de quelqu'un qui voit le soleil briller toujours plus fort pour les autres ! Beau sujet de dissertation ! Je le note mais il a l'air assez pesant, je préfère des choses plus gaies en ce moment, j'ai peur que ça me mette le moral à Z.... cette histoire ! Bises ma C'era !

C'est pas le sujet ... mais le baiser du rasoir me botte bien pour l'instant ! je t'en reparle plus tard. ;) bonne fin de semaine !

Écrit par : Licorne | 21/02/2014

Une lecture qui a comblé tes attentes.

Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 21/02/2014

@Ingrid : mais je crois qu'on a tous plus ou moins été dans cet état qui fait qu'on croit le bonheur insaisissable ou bien pas fait pour nous. Quand j'étais ado, je me la jouais hyper blasée de la vie par exemple, quand on me parlait de bonheur, je disais "hein le quoi?" ^^
A moins d'être "bienheureux" ou de caractère hyper optimiste, je pense qu'on doit tous se retrouver un tantinet dans Maria. Je crois que c'est un personnage qui peut certes agacer par certains côtés, mais susciter la sympathie aussi. Et oui, il y a de l'humour je trouve :)

@Stella : :) et :p
J'espère que le 1er te plaira autant qu'il m'a plu, que le second me plaira autant qu'il t'a plu et que le dernier me fera aussi une bonne impression! Peut-être que tu pourrais relire celui-ci et voir qu'il n'est pas aussi noir qu'il n'y paraît ^^
biz

@Licorne : Maria est une personne qui ressent les choses avec sa tête plus qu'avec son cœur je dirais. Et même, je crois que la plupart du temps elle a juste envie qu'on lui fiche la paix... Donc oui je dirai qu'il y a matière à se reconnaître parfois en elle. Pas tout l'temps parce que c'est quand même une personne assez sombre et tortueuse... ^^
Hmm je ne sais pas si elle voit vraiment l'herbe plus verte chez les autres. Je crois qu'elle n'a même pas envie de savoir que ça peut être plus vert ailleurs en fait, ça ne l'intéresse pas, même ça l'ennuie.
Mais ce n'est pas une lecture qui m'a plombé le moral, pas du tout même. Ou alors j'étais particulièrement bien lunée quand je l'ai lu :p Franchement, j'ai trouvé que beaucoup de choses prêtaient à rire malgré la tristesse de certaines situations. Cela tient peut-être à la manière dont Coe narre les choses dans ce roman et puis, ces interventions m'ont amusée.
(Et sinon contente de lire que tu sembles aimer Le baiser du rasoir. Yes, yes, yes!!! Bon w-e)

@Alex : et pourtant, je n'avais pas d'attentes particulières si ce n'est toujours quand on ouvre un livre, de prendre du plaisir en le lisant et de vibrer de plein d'émotions ^^

Écrit par : C'era una volta | 21/02/2014

Tu viens de me donner incroyablement envie de lire ce livre (enfin à la fête du livre aussi), du coup j'espère que tu es fière de toi, tu vas me faire plonger dans une Coemania =) Je vais devoir tous les lire et ce sera ta faute. Merci (Un vrai merci, pas ironique ni rien, merci de me faire découvrir de si beaux livres) =)

Écrit par : DoloresH | 24/02/2014

DoH, t'es trop choux de dire tout ça. J'en ai autant pour ton compte hein :) C'était très chouette cette discussion au pied lever. Toujours très intéressantes nos rencontres au pied lever :)

Écrit par : c'era una volta | 25/02/2014

Un de ces quatre faut qu'on aille prendre un verre ou se faire une ballade lyonnaise, absolument !

Écrit par : DoloresH | 09/03/2014

DoH : on a fait les deux ! :) A refaire!

Écrit par : c'era una volta | 18/03/2014

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