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21/06/2014

Bienvenue au club - Jonathan Coe

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2003, Berlin, Sophie et Patrick se rencontrent pour la première fois. Coïncidence : leur père et leur mère se connaissent. C'était il y a longtemps...

A Birmingham, une bande de copains issus de différents milieux et fréquentant la même école select partagent projets, désirs adolescents et délires potaches tout en portant un regard souvent insolent et mordant sur leurs congénères, les adultes, et cette société anglaise des Seventies en pleine crise et mutation politico-idéologique.


Avec Bienvenue au club (1er tome d'un diptyque), Jonathan Coe dresse, comme il sait si bien le faire, une belle fresque politico-culturelle de l'Angleterre des années 70. Si dans Testament à l'anglaise l'auteur s'appuyait sur une famille de pourris pour dépeindre les travers de la société thatcherienne, ici, il donne principalement la parole à de jeunes adolescents : Benjamin, Philip, Doug ou encore Claire.
Fils de syndicaliste, employé ou cadre de la principale entreprise de la ville de Birmingham, nos jeunes gens, d'abord pas très au-fait du monde qui les entoure, vont au travers de leurs diverses activités scolaires ou encore passions et expériences - quelques drames aussi - prendre conscience de cette société anglaise en mouvance dans les esprits et les faits.

Coe mêle avec talent l'histoire personnelle de ces jeunes, de leurs parents avec celle en toile de fond de leur école, ville et finalement du pays. Ainsi, l'on glisse aisément de préoccupations toutes adolescentes - pour ne pas dire légères - de nos jeunes garçons à d'autres plus sérieuses qui découlent de l'intime, du groupe, de la famille, de l'entreprise ou encore une fois du pays. Revendications syndicales, montée de Nationalisme, enjeux économiques, terrorisme, intégration ; la palette des troubles rencontrés par le pays est large, instructive et jamais ennuyeuse parce que toujours insérée intelligemment dans le récit.

Bienvenue au club se pose là comme roman d'apprentissage, mais aussi comme peinture d'une société en pleine mutation. Dans ce roman, les esprits s'échauffent, le cœur s'emporte et on prend part à cela avec intérêt. Qu'on ne s'y trompe pas, le sérieux et le léger font bon ménage dans ce roman!

J'aurai plaisir à retrouver ces témoins d'une époque dans Le Cercle fermé. Je suis surtout curieuse de connaître leur évolution à chacun (d'autant plus que Coe ne manque pas de fournir au lecteur divers indices sur leur futur...).

"On a tendance à oublier à quoi ressemblaient vraiment les années soixante-dix. On se souvient des cols pelle à tarte et du glam rock, on évoque, avec des larmes dans les voix, les Monty Python et les émissions pour enfants, mais on refoule toute la sinistre étrangeté de cette période, tous ces trucs bizarres qui se passaient tout le temps. On se rappelle le pouvoir qu’avaient les syndicats à l’époque, mais on oublie comment réagissaient les gens : tous ces tordus militaristes qui parlaient de mettre sur le pied des armées privées pour rétablir l’ordre et protéger la propriété quand la loi ne serait plus en mesure de le faire. On oublie l’arrivée des réfugiés indiens d’Ouganda à Heathrow en 1972, qui avait fait dire que Powell avait raison, à la fin des années soixante, de prophétiser un bain de sang ; on oublie à quel point sa rhétorique devait résonner pendant toute la décennie, jusqu’à cette remarque qu’un Eric Clapton ivre mort fit sur scène en 1976 au Birmingham Odeon. On oublie à l’époque, le National Front apparaissait comme une force avec laquelle il allait falloir compter."

"- Putain, Ben, il serait temps que tu grandisses un peu ! C'est pas parce que tu te bourres la gueule avec une fille dans une fête et que vous vous tripotez un peu... c'est pas pour autant que ça en fait ta... ta promise ou je ne sais quoi. On n'est pas dans un bouquin de Jane Austen."
Benjamin lui lança un regard mauvais. "On n'a pas dû lire les mêmes bouquins de Jane Austen. Je ne me souviens pas de ce genre de scène."

"Vous ne trompez plus personne, plus maintenant, avec votre timidité si charmante et votre politesse et votre ironie anglaise et votre autodérision anglaise. Demandez à n'importe quel Gallois, Écossais ou Irlandais un tant soit peu conscient ce qu'il pense des Anglais et vous aurez la même réponse. Vous êtes un peuple cruel et sanguinaire et cupide et avide. Une nation de bouchers et de vagabonds."

Je remercie Estelle pour le prêt de ce roman qui est son coup de coeur Jonathan Coe ^^

Commentaires

Un auteur dont j'avais beaucoup aimé "Testament à l''anglaise" il y a quelques années.

Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 22/06/2014

Ah bah forcément je finirai par le lire, quand je me serai décidée à lire TOUT Coe =)

Écrit par : DoloresH | 22/06/2014

un auteur qu'il faut absolument que je découvre (je dis ça à chaque chronique que je lis de lui, et c'ets toujours pas fait !)

Écrit par : stephanie plaisir de lire | 23/06/2014

Haha, j'avais oublié cette citation à propos de Jane Austen, qui m'a bien fait rire ;)
Je l'ai lu plusieurs fois, mais ça ne me dérangerait pas de recommencer^^
Je suis contente que mon chouchou t'ait plu en tout cas! J'avais énormément aimé ce mélange entre un roman d'apprentissage pour cette bande de copains et une peinture de l'Angleterre Seventies.
"Le cercle fermé" se déroule pendant les années 1990 et tu verras qu'il est très différent, très sombre... Les années Thatcher sont passées par là. Je te le prêterai si tu veux, tu n'auras qu'à demander, je pense que là tu vas faire une petite pause ;)

@Stephanie : ouiouioui, lis du Jonathan Coe ! (de préférence celui-ci, ou "Testament à l'anglaise")

Écrit par : Stellabloggeuse | 24/06/2014

Ce dyptique me tente +++! Depuis longtemps en plus. Plus ça va, plus j'aime Coe, j epense.

Écrit par : Karine:) | 25/06/2014

@Alex : tu n'as lu que Testament à l'anglaise de Coe? Je te recommande mon chouchou La pluie avant qu'elle tombe :p

@DoH : tu peux faire comme Sound qui lit tous les Coe dans l'ordre de parution ^^ De mon côté, je sais que je ne les lirai pas tous. Même si j'aime énormément Coe, certains titres ne me disent rien, genre Les nains je sais plus quoi...

@Stéph : je dis la même chose à chaque avis que je lis sur Chattam :p Pas d'inquiétude donc

@Stella : je suis assez douée pour relever ces petites phrases hein? ^^ Je lirai la suite d'ici quelques temps, j'aime espacer mes lectures "Coesques". Je ferai appel à toi si jamais je ne le trouve pas à la bibli, merci!

@Karine : cool! Lire Coe c'est l'adopter :) Si tu n'as pas lu La pluie avant qu'elle tombe je te le recommande chaleureusement Karine. Merci de ton passage par ici :)

Écrit par : c'era una volta | 06/07/2014

Les commentaires sont fermés.