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11/09/2012

La pluie avant qu'elle tombe - Jonathan Coe

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Un roman qui s'écoute...

"Une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux, pas vrai?"

La vieille tante Rosamond est décédée. A Gil, sa nièce, revient la charge de nettoyer la maison. Elle y découvre des cassettes et, dans l'une d'elle un bout de papier qui lui indique que ces dernières sont pour Imogen (sa petite cousine aveugle "disparue"). Si elle ne la retrouve pas, elle devra les écouter elle-même. Les recherches de Gil n'aboutissant à rien, elle décidera un soir, accompagnée de ses 2 filles, d'écouter les dites cassettes qui viennent commenter 20 photographies.

Ces 20 photographies soigneusement choisies par Rosamond retracent l'histoire de 3 femmes qui l'ont marquée au fer rouge. 3 destins intimement liés à elle, 3 générations : Beatrix, sa fille Théa et sa petite-fille Imogen (vous suivez ?). 3 descendances qui traînent le même désamour familial de mère en fille, ce même rendez-vous manqué entre mères et filles que Rosamond avait déjà constaté entre Béatrix et sa mère Ivy. A l'époque du Blitz ses parents l'avaient confié à cette tante "distante et inaccessible" habitant Warden Farm. Rosamond soulignera l'importance de cette non-relation par ces mots :

"Il me paraît essentiel de ne pas sous-estimer ce qu'on doit ressentir quand on se sait mal-aimé par sa mère. Par sa mère, celle qui vous a donné le jour ! C'est un sentiment qui ronge toute estime de soi et détruit les fondements mêmes d'un être. Après ça, il est difficile de devenir une personne à part entière."

Si Rosamond s'est évertuée dans ses dernières heures à retracer cette saga, l'histoire de ces femmes qu'elle a jalonné de la sienne, c'est pour léguer - elle l'espère - à Imogen son histoire, l'histoire de ses origines, de sa famille. Pour qu'elle comprenne que son existence était "profondément juste" dans ce chaos maternel.

De Coe, c'est le premier roman que je lis (jusqu'au bout devrais-je dire puisque j'ai mis en pause depuis un certain temps Testament à l'anglaise). Ce monsieur a un vrai talent pour rendre les sentiments, pour nous faire vivre l'histoire de ces femmes. C'est une écriture grave, un récit emprunt de mélancolie, de nostalgie, emprunt de regrets (ceux de Rosamond bien souvent qui porte en elle la culpabilité de ne pas s'être suffisamment battue pour garder Théa et la sauver de la relation destructrice avec sa mère). Le procédé de la narration par le commentaire détaillé de photographies est très prenant, addictif. Il rend l'histoire vivante, bouleversante. On "écoute" et on voit.

Mais retenez bien ces mots de Rosamond : "Comme c'est trompeur, une photo. On dit que la mémoire nous joue des tours. Mais pas autant qu'une photo, selon moi."

Je repense à la fin et mon coeur se serre... J'aurais voulu encore, encore plus de photos, encore plus de cette voix de Rosamond mêlant sa propre histoire à celle de Beatrix, Théa et Imogen, j'aurais voulu que ça ne s'arrête pas comme ça.

C'est un coup de coeur... il s'en ressent d'ailleurs encore.

 

Commentaires

Un roman que j'avais beaucoup aimé. J'avais trouvé que l'idée de départ avait été bien traitée.

Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 11/09/2012

Oui construire le roman sur l'écoute de cassettes relatant des souvenirs photographiques à des instants T de la vie de Rosamond et des autres protagonistes, c'est inspiré et surtout réussi!

Écrit par : C'era una volta | 12/09/2012

Hm, tu me donnes bien envie de lire ce livre. Dès que j'aurai un moment (hm hm, une PAL énorme m'empêche de céder à mes envies) j'y penserai.

Écrit par : DoloresH | 17/09/2012

Bonjour DoloresH :) aaah les PAL bien fournies... ^^
Mais si d'aventure ce roman venait à tomber entre tes mains, ne le lâche pas. Il est très plaisant.

Écrit par : C'era una volta | 17/09/2012

Ce livre a l'air très émouvant, et ta façon d'en parler m'a donné envie de le lire... Plus qu'à écumer ma PAL avant ça, moi aussi... ^^

Écrit par : solessor | 07/10/2012

C'est une très belle histoire Solessor. Une lecture qui me colle un sourire un peu triste encore quand je repense à ... mais non, je ne peux rien dire :)

Écrit par : C'era una volta | 07/10/2012

Raa, t'as le chic pour me donner envie d'y courir ! :)

Écrit par : solessor | 07/10/2012

hou je suis vilaine. Roh mais pour une fois que c'est moi qui joue la tentatrice. Non mais c'est une vraie belle histoire et Coe a cette écriture particulière qui fait que tu rentres dans le personnage, que tu as l'impression de passer par les mêmes sentiments. C'est fort ! (mais ce n'est que mon avis)

Écrit par : C'era una volta | 07/10/2012

C'est un très beau billet :) Je vais vaincre mes réticences d'origine et le mettre sur ma wish-list, merci à toi et bonne continuation avec Monsieur Coe :)

Écrit par : Stellabloggeuse | 13/01/2013

Merci Stella et je te souhaite à toi aussi une bonne future lecture avec ce beau roman de Coe, il est différent de Testament à l'anglaise, plus dans l'émotion que la satire :)

Écrit par : C'era una volta | 14/01/2013

Il me tardait de lire ta chronique, mais je voulais absolument finir la mienne avant ! Les sensations sont bien les mêmes ! pas de doute ! Un livre qui marque, qui touche, et qui nous prend à coup sûr comme témoin d'une douloureuse histoire... On a l'impression de les avoir vu ces photos ! Assez fort non !

Écrit par : Licorne | 25/10/2013

:) Oui c'est quelque chose qui m'a vraiment saisie cette impression non pas de lire juste un roman mais plus encore un roman illustré. C'était très visuel comme perception et du coup, très prenant et ça m'a vraiment fait vibrer. Une très très belle histoire de femmes en tout cas!
(et je suis ravie d'avoir appris que M.Licorne avait craqué pour ce roman :) )

Écrit par : C'era una volta | 01/11/2013

Les commentaires sont fermés.