15/03/2014
Le jour du slip / Je porte la culotte - Anne Percin & Thomas Gornet
L'envers des dessous
Un matin, Corinne et Corentin se réveillent dans le corps de l'autre. Pas le temps de céder à la panique, il faut s'habiller, partir à l'école et affronter ces différences qui font parfois peur et vont les confronter à certaines croyances. Fausses ou avérées c'est ce qu'il leur restera à déterminer.
Le jour du slip/Je porte la culotte est un petit livre jeunesse écrit à deux mains. Thomas Gornet a rédigé Je porte la culotte, Anne Percin Le jour du slip. Côté pile l'une, côté face l'autre. Au lecteur de déterminer par laquelle il veut commencer l'aventure.
Le résultat est le même, ces deux histoires tordent le cou aux représentations que petites filles et petits garçons ont l'un sur l'autre, leur permettant par là de s'ouvrir à l'autre et de comprendre leurs propres mécanismes induits par l'éducation ou la société.
Il n'est pas question de sexe ou sexualité (dans le sens changement d'orientation sexuelle) dans ces histoires et l'on ne parle pas outre mesure du corps. Certes les deux gamins prennent conscience de la métamorphose physique qu'ils vivent par leur changement de sexe mais les récits ne s'attardent pas là dessus. Il y est plus question de conscience de l'autre et de la différence des comportements entre garçon ou fille. La principale interrogation de nos protagonistes est : comment dois-je me comporter avec mes copains/copines de toujours? Comment ça se comporte un garçon, une fille? Avec tout ce que ces questions peuvent amener de remise en question sur les comportements qu'ils ont habituellement et ainsi balayer les idées préconçues.
Loin de cette stupide polémique auquel a dû faire face Le jour du slip/Je porte la culotte, pour ma part c'est, confrontée à la réaction de Soundandfury et, après mûre réflexion, que je suis revenue sur les clichés qui jalonnent ces deux courts textes :
- Les filles ont une garde robe toute colorée, pas les garçons
- Passée la prime enfance, pour les filles c'est naturel de demander des câlins et de recevoir des mots doux de la part de leur mère, pas les garçons (sinon ça interpelle les parents, genre "t'as quelque chose à te faire pardonner?)
- Les garçons sont des gros bourrins qui se collent des coups "en toute amitié virile" dans la cour de récré sans hurler "Aïeuh!" Les filles jamais! Non c'est doux les filles, ça joue à la coiffeuse et au poney par exemple.
- Les filles sont assises devant en classe, elles sont nulles en maths et ne font pas les pitres. Non, ça c'est réservé aux garçons qui s’assoient fièrement au fond de la classe pour chahuter.
- Les filles ça pleure pour un rien, pas les garçons mais si ça leur arrive alors ça ne peut qu'être super grave. En tout cas, ça peut leur conférer un super pouvoir!
Etc...
Sound a regretté que ces clichés posés là ne soient pas plus contrecarrés/dénoncés dans le récit. Sa réaction première étant de se dire que des enfants qui liraient ces textes, prendraient les clichés pour argent comptant sans réaction, sans s'insurger contre.
De mon côté, je me suis dit que quand même, Corentin et Corinne manifestaient chacun de leur côté de petites réactions, certes pas extrêmement poussées, mais quand même ils étaient interpelés, surpris par certaines choses et, du coup, amenés à revoir leurs comportements, notamment face à leurs camarades. Je me dis que c'est aussi (surtout) le rôle des parents, éducateurs de pousser la réflexion si l'enfant -qui aura lu ce livre- le désire, au-delà de la rigolade.
Parce que oui, Le jour du slip/Je porte la culotte est plutôt amusant. Ces deux expériences amènent leur lot de situations cocasses, attendrissantes et aussi des réflexions enfantines qui m'ont bien amusée. Très franchement pour voir quelque chose de pervers dans ces récits à deux voix il faut être sacrément tordu.
Les enfants s'amuseront sans doute et les adultes -sains d'esprit- en souriront probablement.
13:21 Publié dans Bang | Tags : le jour du slipje porte la culotte, percin et gornet, dans la peau de l'autre, sus aux clichés, drôle avant tout | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Quoi, les filles c'est doux et ça joue aux poneys et à la coiffeuse ?! Ah mais alors, je serais un garçon et personne ne m'aurait prévenue ?! ;)
Écrit par : ingrid | 15/03/2014
Mon honneur est en cause : je jure n'avoir jamais jamais jamais joué le rôle d'un poney.
Écrit par : Soundandfury | 15/03/2014
Ok, j'avoue, j'ai un jour joué le rôle d'un poney. Mais c'était presque contrainte et forcée ... Je le jure. Mais ce petit livre, qui avait déjà attiré mon attention en librairie m'a l'air charmant et bien amusant !
Écrit par : DoloresH | 16/03/2014
@ Ingrid, Sound and DoH : toutes les 3 vous m'avez bien fait rire :)
Moi je suis une corrompue parce que petite je jouais aux billes, au football, aux playmobils, etc... Peut-être même que j'ai joué aux Cow boy et aux indiens et j'avais pas un poney mais un pur sang! Quand je jouais à la Barbie on me refilait toujours Ken ( Ôô)... Mais je jouais aussi à l'élastique, à chat perché et tous les jeux de gosse en somme. La mixité était de rigueur dans tous les jeux, personne n'en était exclu au motif d'être un garçon ou une fille.
Et sinon oui, ce titre est charmant et juste amusant :)
Écrit par : c'era una volta | 18/03/2014
moi je jouais aux pog!
Et on jouait au chien et au maître à l'école! Les filles étaient les maîtres.... bon, ça inverse les rôles ça non?
En tout cas je suis partante pour le lire C'era si ta proposition tient toujours!
Écrit par : chloé | 18/03/2014
Chloé, ma proposition tient toujours bien entendu. Je te tiens au courant dès que le petit colis partira.
Les pogs je m'en souviens, les gamins que je gardais y jouaient ^^ Vous jouiez au chien et au maître... Intéressant ça :p
Écrit par : c'era una volta | 19/03/2014
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