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30/06/2015

La Religion - Tim Willocks

la religion,tim willocks,Malte 1565, guerre de religion,guerre, haine et amour,quête et enquête, eros et thanatos,romain épique, noir et historique mais policier je me pose encore la questionEntre les deux mon cœur balance

Messine, Sicile, 1565, Mattias Tannhauser, ex-janissaire du Shah Soliman reconverti en trafiquant d'armes, opium et autres denrées, accepte contre toute attente et à la surprise de ses compères d'aventure d'escorter la Comtesse Carla le Penautier à Malte alors que l'île et les chevaliers de "La Religion" se trouvent assiégés par l'armée ottomane.
Optimiste, Tannhauser se voit boucler l'affaire en trois fois rien de temps mais c'est sans compter l'arrivée de l'inquisiteur Ludovico Ludovici à Malte, la guerre qui fait rage et les sentiments.


Tim Willocks combine dans La Religion tous les ingrédients propres à faire de son roman un chef d’œuvre épique.
S'il s'appuie sur un contexte historique fort, passionnant et d'une grand fidélité dans les faits, ce récit tire aussi son essence de la richesse et profondeur de ses personnages. Entre un Mattias Tannhauser qui a tout pour vous rappeler un certain Indiana Jones (en cela qu'il parvient toujours à se sortir des pires situations) et un Ludovico Ludovici, inquisiteur et espion de Rome que l'on voudrait détester au plus haut point sans véritablement y parvenir, le lecteur a de quoi vibrer et passer par une foule de sentiments.
La tension se fait plus que palpable dès que les deux hommes se trouvent en présence l'un de l'autre, dès que l'objet de leur convoitise est là entre eux ou dès que le jeu d'intrigues auquel ils sont mêlés se met en place.
Et pourtant, malgré la haine et la rivalité, une certaine forme de respect s'exercera entre les deux hommes dont un des buts pourra à un certain point être identique.

A ces personnages charismatiques, Tim Willocks n'a pas manqué d'adjoindre compagnons, femmes et autres individus d'intérêt. Les uns comme les autres sont tout autant travaillés psychologiquement que Mattias ou Ludovico et ne manquent pas de susciter attachement ou répulsion au lecteur suivant leur propre attachement à Mattias ou Ludovico. Ils contribuent par ailleurs indéniablement à relancer le récit et l'intérêt du lecteur par leurs propres visions des évènements et par les rebondissements qu'amènent leurs propres péripéties et implications auprès de tel ou tel personnage.

La réflexion sur la guerre, sur la foi, sur le poids des convictions, sur les actes individuels ou de groupe menée par Tim Willocks est profonde et donne évidemment beaucoup à réfléchir au lecteur (surtout dans notre contexte actuel où des actes de barbarie sont commis au nom de Dieu).
Si le récit est épique, il est aussi extrêmement noir et montre sans concession toute l’inhumanité et horreur de la guerre (la description de certaines scènes de bataille ne se fait pas dans la demi-mesure et n'épargne rien au regard du lecteur).
Tim Willocks sait aussi montrer toute l'ambivalence du cœur humain et la folie à laquelle peuvent pousser les amours contrariés et inassouvis, la jalousie et la haine.
Mais il sait aussi parler d'amour...

La Religion a beau être un mastodonte avec ses 950 pages, il se lit presque avec frénésie tant le lecteur est impatient de connaître le fin mot de cette aventure maltaise qui ne cesse de le malmener par ses rebondissements.
Me voilà bien impatiente maintenant de renouer avec une nouvelle aventure de Mattias Tannhauser. Je le retrouverai donc grâce à Lupp'addict dans Les douze enfants de Paris. Quant à vous, ne faites pas l'impasse sur ce titre! :)

"Que personne ne compare jamais notre amitié à l'amitié ordinaire."

"Être blessé révélait quelque chose de l'âme d'une personne, d'une manière interdite à toute autre, et ce que cela révélait était quelque chose de merveilleux, quelque chose de noble, quelque chose qui, malgré l'agonie, la saleté et l'humiliation, contenait plus de véritable dignité que tout ce qu'elle avait pu voir de sa vie"

"Bors me dit toujours que, en temps de guerre, il ne faut pas se fier à l'amour. Car la guerre rend les hommes fous, et l'amour les rend plus fous encore, et par conséquent, parler de telles notions est pure folie, car nous disons des choses que nous pouvons ne pas penser vraiment."

"En dépit de la tristesse, en dépit d'une perte incommensurable, la vie fait toujours signe."

"Était-ce là la différence pour laquelle ces guerriers se mettaient en pièces? Un nom - un mot - pour le même concept essentiel d'unicité divine? Ou bien n'y avait-il pas de divin, et cette force aveuglante était-elle la création des hommes eux-mêmes, des hommes qui se trouvaient jetés les uns contre les autres pour des raison qu'aucun ne pouvait expliquer, des hommes liés par le plus pur accident: la naissance, la géographie, le destin?"

"Si tu étais dieu, te soucierais-tu de savoir par quel nom l’humanité t'appelle ou par quels moyens elle se vautre devant toi?"

Commentaires

Ah oui, 950 pages, quand même!
Malgré tout, ça semble bien tentant. Quand j'aurai envie d'un autre pavé!

Écrit par : Karine:) | 01/07/2015

Je sais que j'aimerai ce titre ! Je sais que je le lirai un jour ! Le tout, c'est de savoir quand le sortir de mon immense PAL !

Écrit par : Ingrid | 01/07/2015

Que c'est bon de faire resurgir mes souvenirs en lisant tes mots *_*
Pour être honnête mon cœur n'a pas balancé pour Ludovico, mais il m'a inspiré de la pitié malgré qu'il en soit dépourvu lui-même ^^ Je garde un souvenir fort et ému de la lumière du roman dans ce monde de noirceur et de violence ; Amparo

Écrit par : Lupa | 01/07/2015

(la moitié de mon com est parti en fumée, voici la suite) :
Quant à Matthias... no comment

Écrit par : Lupa | 01/07/2015

Tu verras que le suivant est encore plus fort, plus bouleversant, plus. .. plus terrible quoi ! Si si c'est possible ;) C'est sans doute pour cela que je me languis autant du troisième et dernier opus de cette trilogie, car si la qualité continue à suivre la même courbe ascendante, mon petit cœur va partir en miettes à la fin... Merci pour ce billet souvenir et émotions, et bienvenue au club des conquis(es) de Tim Willocks :)
(désolée pour ce com en 3 parties qui n'a pas voulu se valider en une seule ?)

Écrit par : Lupa | 01/07/2015

Un livre qui m'était tombé des mains. Pas parce qu'il est lourd, mais parce que je n'avais pas accroché.

Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 02/07/2015

Je l'avais déjà répéré chez Lupa celui-là, tu confirmes donc que je ne dois pas me laisser intimider par le nombre de pages, et le côté historique qui parait assez soutenu et complexe ... J'avoue que j'ai eu peur de me lancer ... Je ne savais pas non plus qu'il s'agissait d'une trilogie... Tout cela me tente assez finalement ...bon.. Je le note. Merci C'era de cette chronique qui une fois de plus me fait pencher du côté des forces obscures du porte monnaie et de ma pal !!!! bises

Écrit par : Licorne | 02/07/2015

@Karine:) : ça impressionne comme ça mais je suis sûre que si tu t'y mets tu l'engloutiras. D'ailleurs, quel est cet autre pavé auquel tu fais référence?

@Ingrid : c'est le 1er pas qui coûte :p je t'en souhaite une future bonne lecture!

@Lupa : à moi de te remercier de m'avoir donné l'envie d'aller vers cet auteur et ce titre. :)
Mais Ludovico, il est horrible et en même temps, il en faut peu (l'amour en retour) pour qu'il se rachète. Et je te l'ai dit je n'arrive pas à détacher Paul Bettany de ce personnage donc... :p
Amparo est un être à part oui :)
Pourquoi no comment sur Mattias? Tout est déjà dit? :p
Je m'attends à quelque chose de très fort pour Les douze enfants de Paris, grâce à toi encore une fois!!! Tu me fais languir avec ce que tu dis de m'y remettre avec ces derniers mots... bleh je dois d'abord finir pas mal d'autres choses... Vive les vacances!
(je ne sais pas pourquoi tu n'as pu valider en 1 fois... les mystères d'internet sont parfois impénétrables... ^^ ). Merci en tout cas, de tes mots qui font toujours plaisir à lire.

@alex : allons bon, tu n'as pas accroché. C'eut été bien que tu m'en donnes la raison, histoire d'échanger :)

@Licorne : tu peux te fier à Lupa (et à moi si tu veux aussi), il vaut le détour.
Trilogie Mattias Tannhauser oui mais en des lieux et années différentes et des récits qui ne sont pas des suites à proprement parlé.
Les forces obscures du porte monnaie sont puissantes! Pour résister, il faut le vider :p ahahah
Sérieusement, j'espère que tu accrocheras comme moi aux personnages, à l'histoire dans l'Histoire.
bise itou

Écrit par : c'era una volta | 05/07/2015

Je suis très heureuse que tu aies aimé ce super bon livre dont j'ai aussi adoré la suite ;)

Écrit par : Léa Touch Book | 13/07/2015

Hou Hou, Tim Willocks avec son chevalier fétiche... Bon il ne faudra pas s'arrêter sur ce magnifique roman et lire la suite qui se déroule à Paris. Et puis plonger sur sa production en milieu carcérale... Cet auteur est une valeur sure ! Heureux qu'il te plaise, @bientôt, Grybouille du "Léa Touch Book"

Écrit par : Grybouille | 13/07/2015

@Léa et @Grybouille : la team [...]Touch Book me fait l'honneur d'une visite grâce à Tim Willocks, woot! Je devrais lire plus souvent cet auteur dites donc :p ahahah je chambre, je chambre mais j'apprécie et vous en remercie :o)))

Je commence à peine ma plongée en eaux Tim Willocks, mais c'est une belle plongée que je souhaite évidemment prolonger avec la suite dont je n'ai lu que du bien (merci Lupa!).
Grybouille, je prends note qu'il me faudra prolonger l'immersion avec ses autres romans en milieu carcérale (si tu as un titre n'hésite pas ou bien j'irai chercher dans tes superbes chroniques).

A bientôt le duo :)

Écrit par : c'era una volta | 14/07/2015

Bon, c'est à mon tour d'ajoute des livres à ma wish list pour retourner vers un type d'histoire qui m'a beaucoup plus à une époque.

Écrit par : Mariejuliet | 20/07/2015

Hey MJ! :) C'est super ça que tu ais envie de le lire. Je te souhaite de ne pas être déçue! Mais comment pourrais-tu l'être? Impossible dirait Lupa et Léa :p (et moi aussi)

Écrit par : c'era una volta | 20/07/2015

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