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09/03/2020

En BREF, j'ai lu... - Avis sommaires #7

brêves de roman à la sauce quel bookan,avis sommaires,point lectures,nouveau rendez-vous,le mépris,trois jours et une vie,pride and prejudice,toilettes pour femmes,le métier de lire,un coeur faible,le crime de lord arthur savile,moravia,lemaître,austen,french,pivot,dostoïevski,wilde2020 file déjà à vitesse grand V, mais je me suis promis d'être plus régulière pour ce rendez-vous En bref, j'ai lu.
Merci donc à ces quelques jours de repos qui me libèrent l'esprit, font que je trouve un peu de motivation pour vous toucher quelques mots de mes premières lectures de l'année et aussi (!), ranimer ce blog moribond.
Cet En bref, j'ai lu sera pour une fois, vraiment bref et je vous le souhaite plus digeste à lire, parcourir.

Merci de votre attention

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12/01/2013

La fin du monde - Tirabosco et Wazem

La fin du monde_Tirabosco et Wazem.jpgLa chambre des secrets!

Un couple, un enfant, un bébé sur le point de naître. Ils sont en voiture la nuit et doivent affronter les intempéries. Lui fait ce qu'il peut pour rassurer sa femme quand soudain, c'est l'accident.
Bien des années plus tard, l'action s'ouvre sur une vieille femme qui entre dans un magasin et demande un parapluie. La vendeuse lui dit que par ce beau temps elle n'en aura guère besoin, l'ancienne quitte les lieux en lâchant cette phrase comme une menace "on va tous très bientôt avoir besoin d'un parapluie".
Page suivante, plan sur une jeune femme allongée sur le sol de son appartement. Elle se parle à elle-même ou plutôt à quelqu'un qui l'accompagne "dans sa tête" et qui lui répond. Elle semble dépressive, plongée dans une profonde réflexion sur le vide qu'elle ressent puis elle s'interroge sur cette mère qui l'aurait abandonnée. Son ami rentre, excédé de la trouver ainsi il l'agresse d'emblée lui reprochant son état apathique. Dehors un déluge de fin du monde semble plonger la population dans la panique, elle, elle n'en a pas conscience. Le téléphone sonne, la jeune femme apprend de la bouche de son ami que son père est à l'hôpital, dans le coma. Elle va le voir puis passe chez son père et retourne chez elle. En pleine nuit, elle se souvient d'avoir oublié de nourrir le chat de son père. N'écoutant que sa conscience, elle fonce là-bas. Elle retrouve le chat, Capsule, qui lui, entretemps, a fait connaissance de la vieille femme avec qui il a eu une drôle de conversation au sujet d'une pièce fermée à clé au dernier étage de la maison. Une pièce interdite d'accès... La jeune femme se croit seule avec son chat, elle recommence à s'adresser à ce compagnon imaginaire ne se doutant pas que la vieille femme est là, à l'intérieur de la maison. Cette dernière s'avance, la surprend et convainc la demoiselle de l'héberger. Ici commence une nuit de confidences entre la jeune femme et l'ancienne, elles mangent, bavardent et boivent. La jeune femme s'endort ivre et apaisée, comme elle ne l'a pas été depuis longtemps. Elle s'endort oui, sur une promesse mystérieuse quant au lendemain. Au petit matin, la vieille femme l'entraîne presque de force avec elle à l'étage, dans la pièce fermée qu'elle a pu ouvrir après avoir passé un pacte avec Capsule.
A l'intérieur, signalée par le chat, une présence dangereuse, malsaine. La vieille femme se laisse alors posséder par celle-ci afin de permettre à la jeune fille de franchir un passage. Effrayée la jeune femme se rue dans ce dernier, bascule alors dans un autre univers où elle ne peut que poursuivre sa descente. Mais une ombre est à sa poursuite, des particules de ce qui se trouvait dans la pièce sont après elle! Elle ne doit son salut qu'à l'intervention d'un petit garçon qui se dit être le jardinier de la forêt. Après un dîner et un temps de repos, il la remet sur le sentier. Se croyant dorénavant à l'abri elle progresse sur le chemin quand soudain l'ombre est à nouveau-là sur elle! Quand elle reprend conscience elle est devant la maison de son père qui est là à l'attendre. Ce père retrouvé est là pour briser le silence entre eux, pour lui donner les réponses qu'elle attend depuis toujours, des réponses sur ses origines, sur la raison de l'abandon... Des réponses pour grandir, pour avancer et pardonner...

C'est attirée par la couverture et le petit rectangle "Coup de coeur!" apposé par les biblothécaires que je me suis arrêtée devant cette BD de 116 pages mise en avant sur un présentoir. Un titre intéressant mais surtout un dessin, une couleur qui font que errant dans la salle BDs adultes où je cherchais d'autres titres, j'ai pris La fin du monde en mains, en ai tourné quelques pages et l'ai mis directement dans le sac.
Je l'ai lue dans la foulée, puis relue encore une fois avant d'en écrire mon avis en l'appréciant toujours autant.

La fin du monde c'est une histoire empreinte de fantastique, qui a tout du roman initiatique. Une jeune femme perdue dans le néant qu'est sa vie qui rencontre une vieille femme (dont le lecteur devenira bien vite grâce à divers indices qui elle incarne) et qui loin de son rôle habituel, la servira de guide. Un guide mystérieux, presque effrayant par instant dont le dessin contribue à lui donner cette dimension particulière. Elle est attachante cette jeune femme qui finit par se faire violence pour affronter ses propres peurs et partir en quête de réponses qui lui sont nécessaires (vitales?) pour se sortir de cette langueur qui l'étreint. Il lui faudra oui franchir le rideau de pluie qui s'abat sur elle pour entrevoir un coin de ciel bleu et reprendre goût à la vie.
Le chat Capsule est une présence importante aussi dans l'histoire, il est à la fois celui qui voit le "mal", permet d'accéder à la pièce secrète mais aussi protège par sa présence (petit clin d'oeil à cette légende qui veut que les chats soient aptes à voir les esprits ^^).
Dans La fin du monde tout n'est pas dit, il est des choses qui se devinent. Au lecteur d'interpréter l'histoire, de trouver un sens aux évènements en recollant les morceaux qui nous sont donnés par l'auteur.
J'ai trouvé le scénario bien construit, on se laisse porter par cette histoire et s'il n'y avait les dessins on oublierait presque qu'il s'agit d'une BD. Elle a par bien des aspects des allures de nouvelle fantastique.

J'ai particulièrement accroché au dessin, séduite d'emblée par les teintes bleutées allant du bleu, bleu-gris au noir appuyées d'un blanc pastel qui souligne à la perfection le trait de crayon. Ces tons contribuent parfaitement à l'ambiance à la fois intime, inquiétante voir angoissante de certaines scènes et mettent en valeur la trame de l'histoire.

A lire au coin du feu, par un soir de grosse pluie pour se plonger dans l'ambiance de cette belle BD (et avec un chat sait-on jamais qu'un esprit rôderait...).

la fin du monde,tirabosco,wazem,bd,déluge,quête de soi,la nuit tous les chats sont gris,ah les effets de l'alcool!

Quelques citations :

"Je ne me sens ni éveillée, ni en vie"

"Je suis aussi étrangère à moi qu'aux autres"

"Il se produit parfois des choses inexplicables, n'est-ce pas?
Surtout pour les humains, qui ne perçoivent qu'une infime partie des choses.
C'est très étrange d'avoir exercé une telle domination sur les autres espèces en étant à moitié aveugle"

"Pourquoi les humains vous représentent souvent avec cet accoutrement ridicule et cet outil à la main?
Parce qu'ils ont besoin d'images pour représenter ce qui leur fait peur"

"Tu sais d'où vient le mot maladie?
De mal à dire. Le malade est celui qui a du mal à dire quelque chose. Son corps le dit à sa place sous forme de maladie. J'aime cette idée parce qu'elle implique que si on arrive à dire, alors on ne souffre plus"