Avis express (genre casse-croûte)

Voici un billet rapide sur quelques-unes de mes lectures estivales (je rappelle l'été c'est de fin juin à fin septembre) pour lesquelles je n'écrirai pas un avis détaillé, mais dont je tiens tout de même à vous parler (et puis aussi parce que ça va me permettre de rattraper d'un coup d'un seul quelques chroniques en retard...).
Bonne découverte!

End de Barbara Canepa et Anna Merli - Tome 1, Elisabeth
Coup de cœur pour cette superbe BD composée de 3 tomes.
L'ambiance y est mystérieuse à souhait, mystique. Un scénario assez sombre, fantastique, énigmatique dans une ambiance vieille Angleterre. L’œuvre s'ouvre sur l'enterrement d'une des membres d'un pensionnat pour jeunes demoiselles de bonnes familles. De drôles de bruits courent sur la mort d'Elisabeth, les pensionnaires semblent à la fois choquées et soulagées de cette disparition. Qu'est-ce qui motive Nora, la meilleure amie d'Elisabeth a vouloir faire la lumière sur ce drame? Et puis, Elisabeth n'est pas absente de l'histoire. Première surprise par sa mort, elle erre dans un entre deux mondes, prête à tout pour repasser de l'autre côté du miroir et communiquer avec sa sœur Dorothea restée seule au pensionnat.
Graphiquement, c'est sublime. Chaque page offre de merveilleux tableaux qui sont un ravissement pour les yeux. Quel trait de crayon, quelles tonalités! C'est soigné, c'est d'une grande délicatesse. Cela m'a d'ailleurs rappelé une autre BD lue récemment : Ash de Debois et Krystel. Bref, Barbara Canepa est une esthète, indubitablement à suivre pour qui aime la BD.

Georges et la Mort de Blaise Guinin
Voici un roman graphique bien sympathique, tendre et drôle. Les auteurs se sont largement inspirés de la vie du chanteur Georges Brassens pour donner de la consistance à l'histoire et les clins d'oeil décalés à sa discographie foisonnent.
La Mort, qui n'a rien ici d'effrayant, tombe sous le charme de l'homme à la guitare, l'homme à la moustache et la pipe au bec. Alors qu'elle s'apprêtait à le faucher, touchée par les paroles d'une chanson elle suspend son geste in extrémis et ne désire plus lors que de l'écouter et rester à ses côtés.
Qu'est ce que c'était drôle ces dialogues entre la Mort et cette teigne de chat noir. J'ai beaucoup souri. J'ai aussi ragé contre ces sales mégères qui cherchent des noises à Georges simplement parce qu'il chante dans la rue, parce qu'il ne gagne pas sa vie de manière honorable. Et j'ai été touchée par cette rencontre, cette amitié. Nul besoin d'être fan de Brassens pour apprécier ce roman graphique. Pour tout vous dire, je n'ai fait le lien avec le chanteur qu'après plusieurs pages tournées...

L'ombre d'un écrivain de Condie Raïs
Premier roman de l'auteure et première lecture de cette dernière pour moi. Je dois cette découverte à Soundandfury qui m'avait déjà parlé de son recueil de nouvelles, C2H4O2.
Une histoire qui met en scène un trio amusant autour de l'acte d'écriture. Un pseudo auteur, incapable d'écrire par lui-même, une vieille voisine qui deal du vin contre la production des-dits succès commerciaux du monsieur et une jeune femme férue de grande littérature, nouvellement chômeuse qui se voit confiée la tâche de nounou et coach en écriture du même type.
C'est rapidement lu, agréable et distrayant. Condie Raïs joue la carte du second degré mais on sent bien derrière tout ça la critique d'un certain système éditorialiste...

La plus que vive de Christian Bobin
Un très court roman dans lequel la plume toute en prose de Christian Bobin rend hommage à l'amie partie trop tôt.
Un livre comme un chant, plein de vie malgré la disparition, où l'on sent le manque de l'autre, l'absence de cette personne qui remplissait votre vie par sa seule présence, lui donnait sans doute un sens.
Cet auteur est une belle découverte, de celle que l'on doit à des rencontres inattendues. Christian Bobin est un auteur prolixe, autant qu'Amélie Nothomb mais certainement plus discret. Ses écrits sont riches et invitent à la méditation/réflexion.
J'ai notamment découvert un tout petit ouvrage, assez particulier L'équilibriste et surtout, La part manquante. Je vous en reparlerai peut-être.