25/11/2013
Lady Hunt - Hélène Frappat
In the shadows
Laura Kern, fille de la lande et des bruyères porte en son esprit les secrets d'un ou plusieurs héritages qui ne la laissent pas vivre en paix. Parfois ombre parmi les ombres, elle fuit ses obligations de conseillère immobilier, son patron et amant, pour retrouver auprès des siens, sur la terre de son enfance le souvenir de ce père que la maladie de Huntington lui a volé. Mais il n'y a pas que ça, il y a aussi ce rêve obsédant, menaçant qui la poursuit par-delà le sommeil et semble vouloir l'emporter avec elle, celui d'une maison. Vision floue, obsédante, menaçante. Dans ce rêve qui empiète de plus en plus sur la réalité, Laura se perd et n'a plus d'autres choix que d'en percer le secret.
Retrouvez ici toutes les explications concernant les règles des Matchs de la Rentrée Littéraire 2013 ainsi que la sélection proposée. Vous pourrez aussi retrouver dans les commentaires les liens vers les chroniques des différents blogueurs ayant participé à cet évènement.
Bon, bon, bon. Non, il ne s'agit pas ici de la répétition de mon opinion sur ce roman mais plutôt l'émergence de la profonde perplexité dans laquelle je me trouve avant de me lancer dans la rédaction de cet avis.
Pas simple. Pourquoi? Parce que sentiment trèèèèèèès mitigé. Je suis partagée et c'est nul. Moi j'aime être entière, avoir un ressenti qui n'explose pas en fragments de "ça c'était bon" et "ça c'était... euh, nul!" Je n'aime pas avoir le sentiment d'avoir touché à quelque chose qui aurait pu me faire chavirer et qui, finalement, me laisse dubitative, déçue.
Ce roman est très inégal, il m'a ballotée de bout en bout entre j'adhère, j'adore, j’abhorre. Et croyez-moi passer du "Oh!" "Aaaaaah!" "Hein?" "Gné?" "Pffft" a bien failli avoir raison de l'achèvement de cette lecture. Mais, contre vents et marées, je me suis accrochée à cette petite brindille d'intérêt qui parfois jaillissait et m’exhortait à tourner les pages jusqu'au bout. Pas de regrets, la fin était meilleure que... la majeure partie du roman.
Je peux peut-être vous parler de ce que j'ai aimé?
- La relation entre les deux sœurs. Très forte. La manière dont l'auteure nous livre ce qui lie Laura à Elaine, leur angoisse commune quant à ce fameux test génétique à faire ou non. Forcément ça m'a parlé. C'était juste et fort.
- John Kern que l'on découvre au travers des souvenirs de sa fille. La puissance de l'évocation de cette image paternelle. Ce que cela m'a permis de comprendre de l'histoire familiale et personnelle de Laura. La transcription de cet amour filial bien rendu au travers de la poésie de Tennyson et qui nous embarque dans une ambiance très celtique.
- L'ambiance celtique justement. Le langage, la poésie, ce chant et ces paysages qu'évoque Laura.
- La révélation d'un autre secret familial qui vient éclairer d'un jour nouveau le don/la malédiction de Laura Kern.
- Plonger dans les turbulences de l'esprit de Laura, dans les tourments qui l'assaillent c'était intéressant. J'aime quand la psychologie d'un personnage est bien rendue. Là, pour le coup, c'était le cas même si le côté irrationnel de certaines pensées ne m'a pas toujours convaincue.
Ce qui m'a agacée, contrariée ou clairement fait ch... pardon ennuyée :
- Cette plongée imparfaite dans les croyances, superstitions celtiques et le surnaturel. C'était souvent trop flou, à peine effleuré dans certaines situations ou quand lié à d'autres personnages que Laura. A tel point que je ne savais pas quoi en faire et que la part de mystère que ça soulevait a fini par plus me barber que m'intriguer. S'il n'avait été question que du don de Laura ou de son paternel soit. C'était en soi suffisant et compréhensible dans l'histoire mais cette immersion d'autres personnes ayant des capacités surnaturelles, ça ne m'a pas toujours paru opportun, ni utile. Juste le sentiment que ça se voulait là pour densifier le mystère autour de Laura et son propre don.
- J'ai été dérangée par presque tous les passages où il était question des visites que Laura faisaient effectuer dans le cadre de son travail de conseillère immobilière. Je veux bien croire que ceux-ci particulièrement étranges visaient à semer le doute dans l'esprit du lecteur : Laura a-t-elle un vrai pouvoir surnaturel lui permettant de voir et sentir dans une habitation des phénomènes paranormaux ou bien vit-elle les prémices de la maladie de Huntington? Alors certes, le titre Lady Hunt trouve toute son explication dans cette sempiternelle ambivalence. Laura est-elle une lady "hunt" (hantée) par des ombres ou est-elle possédée par la chorée de HUNTington? A-t-elle hérité du don ou du gêne paternel maudit?
C'était parfois longuet, répétitif et donc lassant.
- Je suis restée hermétique aux transcriptions en italique du contenu du rêve de Laura. Un parfum d'une prose qui me laisse toujours un peu froide malheureusement.
- Et puis, ces histoires de coucheries avec son patron/amant dans les différentes maisons/appartements à vendre étaient sans âme, inintéressantes. De même, que cette histoire avec ce gars qui rêve d'une maison dans un parc... Inutiles dans le récit et pour l'intrigue.
- Enfin, c'était quand même sacrément désordonné tout ça. Un mélange de choses qui inscrivait le lecteur à la fois dans le très réel, concret, cartésien et dans cet espèce de merveilleux, dans cette ambiance fantasmagorique somme toute assez dérangeante et désagréable dans laquelle je n'ai jamais vraiment pu m'installer et y croire.
Dans ce roman je crois que je me suis fourvoyée. Je m'attendais, peut-être à cause du titre, peut-être à cause de la couverture à une plongée dans un récit troublant, voire effrayant et à me laisser saisir par tout ça. Et, en fin de compte, c'est tout ce qui rattachait le personnage au réel qui m'a plu. Profond décalage entre l'attendu et le lu.
Quelques citations :
"Que reste-t-il de terre ferme sous les pieds d'un enfant, s'il ne peut croire ses parents?"
"A moitié malades d'ombres"
"Celui qui ne rêve pas ne sait rien de la nuit. Celui qui rêve sans cesse ne sait plus rien du jour."
Ce roman a été lu dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire 2013 et je suis donc tenue de lui attribuer une note : 13
Je tiens à remercier Priceminister de m'avoir sélectionnée pour participer à cette opération. Je remercie aussi les éditions Actes Sud.
14:38 Publié dans Mmpf | Tags : lady hunt, hfrappat, 2 sons de cloche, intéressant mais chiant, oups, maladie de huntington, don et malédiction, le reste on s'en fout | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
Eh bien ! cela a le mérite d'être clair ! à tel point que je prends la fuite si je vois ce livre ! La 4 de couverture semblait plus prometteuse, j'ai même failli choisir ce bouquin chez Price ! ouf ! Enfin ce que je retiendrai ce sont tes interrogations qui m'ont fait franchement sourire. A tout prendre ! Il vaut mieux lire ta chronique c'est moins long et c'est plus drôle ! hein ?! ;)
Écrit par : licorne | 25/11/2013
Ton avis m'éclaire ! Jusqu'ici, je pensais que ce livre avait encore des chances de me plaire mais maintenant je sais que je risque de profondément m'y ennuyer ! Finalement, je crois que j'ai mieux dans ma PAL que de m'obstiner à lire un truc qui ne correspondrait pas à mes attentes ! Parce qu'à bien y réfléchir, ce sont les mêmes que les tiennes ! ;)
Écrit par : ingrid fasquelle | 25/11/2013
Outch ! Ce roman m'attirait vraiment beaucoup, et j'avais une grosse envie de le lire. Maaaaais, à la lecture de ton article, je pense que je vais passer mon tour, dommage car le côté celtique, un peu mystérieux et surnaturel avait de quoi me plaire, mais si tout ce qui est autour ne tient pas la route, alors ça ne vaut pas la peine, je suis sûre qu'il y a d'autres titres dans ce domaine qui sont meilleurs.
Écrit par : DoloresH | 26/11/2013
Il m'attend dans ma PAL. Affaire à suivre, donc.
Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 26/11/2013
Je ne vois que des avis comme ça, je passe laaargement mon tour!
Écrit par : Lavinia | 28/11/2013
Je n'ai pas aimé non plus ! Comme beaucoup de lecteurs après l'emballement à succédé très rapidement la déception et l'ennui. Dommage, ça aurait pu faire une belle nouvelle.
Écrit par : Lili | 01/12/2013
@Licorne : Mais non je ne tiens pas à ce que mon article fasse prendre la fuite à des lecteurs potentiellement intéressés par ce titre, juste voilà c'est un ressenti qui fait état d'une vraie déception et les quelques points positifs n'ont pas suffit à me le faire aimer véritablement.
Au moins mon avis t'aura amusée ^^
@Ingrid : alors si tu as des attentes au moins égales aux miennes quant à l'intrigue, certes il est préférable que tu ne te jettes pas sur ce roman. Après, comme je dis toujours cela reste un avis très personnel et encore une fois tout n'est pas à jeter hein :)
@DoloresH : la sauce celtique mâtinée de quelques tours de passe passe n'a pas été à mon goût... Elle n'était pas assez épaisse pour laisser en bouche un goût de j'y reviens!
@Alex : fais-moi savoir quand tu l'auras lu que j'aille lire ton avis
@Lavinia : les résultats des Matchs semblent confirmer mon avis, le livre n'a pas rencontré un franc succès...
@Lili : je partage ton sentiment quant au fait que ce roman avait les ingrédients pour être super plaisant et avoir plus de succès. Dommage!
Écrit par : C'era una volta | 27/12/2013
et bien voila un avis qui n'a pas du être facile à rédiger (le mien non plu d'ailleurs !). J'ai vraiment aimé le style de l'auteure mais alors que c'était long et ennuyeux par moment (trop contemplatif, trop répétitif). C'est dommage car il y a du bon dedans. L'histoire elle même est loin d'être mauvaise.
Du coup je suis un peu comme toi dessus, il y a des moment très hauts et whoua et d'autres... rrrhhhh (là c'est le son d'un ronflement, si tu n'avais pas remarqué :-) )
Écrit par : stephanie plaisir de lire | 29/12/2013
Non effectivement ^^ Je vois qu'on partage en tout cas le même ressenti. Ce mélange de waouh et de zzZZzz (ça c'est quand ça m'endort et ennui :p ) parce qu'effectivement, y avait de bonnes choses dans ce livre. Dommage hein?
Je passerai lire ton avis (et tous ceux que j'ai manqué dernièrement ^^)
Écrit par : C'era una volta | 30/12/2013
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