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24/09/2014

Juste une ombre - Karine Giébel

juste une ombre, karine giébel, paranoïa, psychose, manipulation, isolement, un glaçon ça fond aussi à l'ombre Plus dure sera la chute

Une jeune femme ambitieuse, à la limite de la tyrannie, qui a tout à perdre ; un policier torturé, incontrôlable qui n'a plus rien à perdre. Poursuivi, poursuivant : l'Ombre en ligne de mire. Une ombre qui a pris Chloé Beauchamp dans ses filets et qui l'entraîne vers la folie. Délire paranoïaque ou réalité? Alors que Chloé se retrouve esseulée, sous l'emprise d'une ombre, Alexandre Gomez, flic en perdition, décide d'agir en solo pour la sauver. Nouvelle erreur de jugement?


Y a pas à dire Karine Giébel s'y connaît pour manier le suspens et faire planer le malaise. Si le style est simple et direct, l'ambiance de ce thriller psychologique est juste terrible. Pourtant ce scénario n'a rien d'original en lui-même parce que le coup de la nana harcelée c'est du revu et corrigé que ce soit en littérature ou au cinéma. Mais justement parce que c'est du connu, le lecteur suppose qu'il ne se laissera pas prendre au piège et que "bah voyons c'est du tout cuit : aucune surprise, aucun suspens". Tsss, c'eut été trop facile.

Alors? Alors je me suis laissée prendre au jeu. Plus j'avançais dans l'intrigue, plus je ressentais une forme d'anxiété et j'aspirais à ce que ça se termine vite. Parce que c'est un véritable calvaire, une torture à laquelle nous convie l'auteure. L'ambiance est malsaine, pesante. Cette menace, cette ombre a une telle emprise sur Chloé qu'on pourrait presque la sentir soi même.
Elle perd pied Chloé, elle perd son assurance et on pourrait en être satisfait tellement elle se révèle être exécrable. Mais là aussi Karine Giébel sait amadouer le lecteur et le faire revenir à de meilleurs sentiments, un drame dans l'enfance qui vient expliquer (excuser?) un tel fonctionnement et on efface ce sourire et tout jugement. Ce drame sert aussi à la remise en question de nos certitudes quant à la véracité de "l'Ombre" et, là aussi, on a beau connaître les ficelles, ça, ajouté à divers autres éléments suffit à nous faire douter...

Voilà pourquoi je peux dire que Juste une ombre est un bon thriller qui saura ferrer malgré une intrigue "déjà vue" tout lecteur amateur du genre. Et pour peu que ce thriller psy soit votre baptême d'entrée dans l'univers de Giébel alors vous aurez de grandes chances d'adorer (j'ai bien dit de "grandes chances" car il est possible de ne pas aimer hein).

Certains s'agaceront peut-être du sempiternel cliché du flic torturé, borderline et au bord du gouffre qui voit dans cette affaire une possible rédemption. Possible.

Personnellement, il s'agit du troisième roman de cette auteure que je lis et, si j'ai globalement apprécié la manière dont ce thriller psychologique est mené et s'il m'a malmené les nerfs, j'avoue que j'ai ressenti une très très légère pointe d'agacement face à un type de fin qui se répète et semble être LA signature Giébel.
Ceux qui ont lu les romans de cette auteure me comprendront peut-être et pourront peut-être répondre à cette question qui me taraude : le mot rédemption est-il à rayer du vocabulaire de madame Giébel ? (répondez moi s'il vous plaît!!! :p )
J'avoue que j'aimerais maintenant être surprise par une fin différente, même si ici il y a déjà une amorce d'espoir...

"Dans la vie, il y a des besoins vitaux. Essentiels, primaires. Qui nous rappellent que nous ne sommes rien d'autre que des animaux.
Parmi eux, un endroit où se sentir en sécurité. Un abri, un refuge. Un terrier, un gîte.
Quand cet endroit n'existe plus, on devient un animal traqué, la peur chevillé au corps.
Quand on ne se sent plus en sécurité nulle part, on devient un simple gibier. Une proie, qui fuit et se retourne sans cesse, ne trouvant plus le repos."

"J'ai tout essayé, tu sais. Tout.
J'ai répété cent fois, mille fois. J'ai expliqué, avec tous les mots que je connais. Et j'en connais beaucoup.
Mais je crois que ce n'est pas une question de vocabulaire. J'ai l'impression d'être dans une autre réalité. Ils me regardent tous comme si je ne faisais pas partie de leur monde. Comme si je n'étais pas normale."

"C'est ça, être vivant. C'est ça, exister.
Exister, c'est manquer à quelqu'un.
Exister, c'est être la douleur d'un autre."

Commentaires

j'ai découvert il y a peu Karine Giebel, j'ai beaucoup aimé, et je me suis promis d'en découvrir d'autres.
Tu me donnes envie de lire celui-ci, je l'avais déjà repéré, mais tu viens confirmer cela. Par contre, j'avoue que même si je n'ai lu qu'un seul de ses romans, je crois comprendre ce que dont tu parles pour la fin des bouquins de Karine Giebel.

Écrit par : Cledesol | 24/09/2014

Le mot rédemption est à rayer de son vocabulaire. ("Le purgatoire des innocents"... Non non non je dois absolument oublier ce livre.)
Ce que je reproche a KG, c'est que c'est effectivement toujours une répétition des mêmes styles t mêmes genre. à la fois celui du traqueur qui devient traqué, mais de la femme que l'on veut forte qui se fait plus ou moins... Calmer dans ses ardeurs par la domination d'un psychopathe ?
Cependant on la lit quand même parce que son écriture est ... wow.
Juste une ombre reste mon favoris :3

Écrit par : Wendy&Belle | 25/09/2014

Je suis tout à fait d'accord avec toi. Celui-ci est le dernier que j'aie lu d'elle et même si je l'ai trouvé très addictif, je l'ai trouvé un peu "déjà-vu" et agaçant.. J'aimerais être un peu plus surprise la prochaine fois. Il m'a manqué ce que m'avait procuré : Les Morsures de l'ombre.

Bonne journée, C'era.

Écrit par : MyaRosa | 25/09/2014

Effectivement, la dame a l'habitude de malmener ses personnages. C'est vrai que c'est une constante chez elle. Pour l'instant, je ne m'en lasse pas, même si je m'en doute à chaque fois, car cela change de tous les autres auteurs qui ont un peu trop tendance à les sauvegarder.

Écrit par : La chèvre grise | 25/09/2014

Je ne connais pas l'auteur mais je note.

Écrit par : Marie | 25/09/2014

Pas un de mes préférée cette auteure, mais j'avais beaucoup aimé.

Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 25/09/2014

J'ai adoré la fin perso... je la trouve plus réaliste que "tout va bien" ou "tout va mal" !
Et perso, de cette auteure, je n'ai lu que "Le purgatoire des innocents" mais il me tarde d'en découvrir d'autres !

Écrit par : Lizouzou | 26/09/2014

Je ne sais pas si ce mot est à rayer de son vocabulaire, mais en tous les cas, on ne passe pas à travers les mailles ...les méchants restent méchants, pour les autres, il est difficile de revenir au bien quand on a frôlé le mal. Tout se paye donc et c'est assez fataliste comme point de vue. Je n'en ai pas lu que 3, finalement et c'est sûr qu'elle a un style et un verrouillage de l'histoire bien a elle et reconnaissable, cela ne m'a pas gêné, car je me laisse emporter par l'histoire et je ne prends pas de recul pendant la lecture.
Il te reste à lire son dernier "le purgatoire des innocents", j'ai beaucoup aimé, et l'histoire et la fin, qui après des pages "encore" dures et sordides, m'ont bouleversé d'émotions ... Elle s'est faire briller l'espoir je crois car elle trouve toujours la "bonne" faille de ses héros et elle maîtrise les rapports humains à la perfection. Enfin pour l'instant j'ai été convaincu ! Bisous

Écrit par : Licorne | 26/09/2014

Je n'ai lu qu'un livre de cette auteure donc je ne connais pas à 100% son style mais j'avais aimé :)

Écrit par : Léa Touch Book | 26/09/2014

Comme tu dis, c'était mon premier Giebel et je l'ai adoré ;) Je lis assez peu de thriller, donc pour moi le fait d'utiliser des ficelles connues et reconnues n'était pas un problème. Le flic a su me toucher, même si comme tu dis c'est un peu un cliché. Et j'ai aimé cette fin-là, plus que celle du "Purgatoire des innocents". J'ai vraiment frissonné. Pour l'instant je n'ai lu que deux titres de l'auteure, que j'ai trouvés fort différents l'un de l'autre, donc je ne peux pas me prononcer sur le fait qu'elle se répète. Le suivant devrait être soit celui de cette année qui paraîtra en novembre, soit "Terminus elicius" que j'ai dans ma PAL

Écrit par : Stellabloggeuse | 28/09/2014

@Clédesol : Je crois que le 1er Giébel qu'on lit nous marque longtemps et Meurtres pour rédemption m'a tellement bouleversé que les suivants ne parviennent pas à autant me ravir quand bien même ils sont bons. On aura peut-être l'occasion de reparler de ces fameuses fins et de ce titre :p

@Wendy et Belle : bonjour et bienvenue par ici :) Je ne l'ai pas encore lu celui dont tu parles, rien que le titre en dit long et présume de certaines choses connues ^^ Quand j'y pense et tu fais bien de le souligner les femmes sont hyper présentes dans les thrillers de KG et bien entendu derrière elles se cachent un homme ayant plus ou moins le beau rôle (celui du pseudo sauveur - enfin pas dans tous). Et il est vrai que même si on est malmené on ne peut que saluer la manière dont les thrillers de la dame sont construits. Mon favori? Meurtres pour rédemption. Terrible!

Mya : Les morsures de l'ombre était pas mal oui. Si l'une ou l'autre parvenons à être surprise par un des autres titres de KG, il faut qu'on se le dise. Je pense que nous avons pour le coup les mêmes attentes :)

@La chèvre grise : mais en plus j'aime être malmenée par un auteur, je n'aime pas forcément quand tout se finit bien, mais j'aime être surprise par quelque chose de nouveau dans les scenarii d'un auteur et dans ce 3ème, ça m'a un 'tit peu manqué. Même si on a droit à une 'tite lueur d'espoir à la toute fin, comme un clin d'oeil ^^ Ma question allait aussi dans le sens : est-ce qu'il faut que je me résigne à ce type de fin pour tous les autres livres de KG? :p Une forme de préparation mentale?

@Marie : lance-toi si tu aimes le genre thriller psychologique, ça vaut le détour :)

@Alex-Mot-à-Mots : lequel alors? je fais ma curieuse!

@Lizouzou : tu as adoré la fin de ? de Le purgatoire des innocents? Comme je le disais plus haut, ce n'est pas tant la question que ça se termine toujours bien qui me va, c'est la répétition de ça se termine toujours mal qui m'interpelle en fait :) J'en lirai de toute façon d'autres!

@Licorne : c'est très judéo-chrétien cette notion de "si tu fais le mal tu le payes un jour ou l'autre" et la rédemption, la question du rachat des fautes? C'est sûr que les méchants restent méchants, que les autres, parfois dans un entre-deux "bien/mal" pâtissent de ce qu'ils ont fait/font de mal. Je crois que j'ai juste du mal avec la question de savoir si vraiment rien ne peut venir racheter un comportement/un acte terrible et apporter le salut. Je crois que le personnage de Marianne et celui de Daniel et de l'autre flic m'ont marquée et bouleversée et que ça laisse des traces dans ma façon d'appréhender les titres de KG que j'ai lus ensuite.
Je ne sais pas si je prends du recul vraiment pendant la lecture (un minimum sans doute) mais cette question, elle me titillait déjà depuis la fin du 2ème et je voulais savoir ce que les lecteurs de Giébel parmi mes copinautes en pensaient. J'enregistre vos points de vues sur la question et ça me fait réfléchir encore plus :)
Je suis complètement d'accord avec toi sur la maîtrise de KG quant à la psychologie de ses personnages, les rapports entre eux et manier les ressorts qui font qu'on finit par s'attacher à eux malgré certains faits.
Ahahah tu me donnes très envie de le lire celui-là! On en reparlera ^^ biz

@ Léa Touch Book : lequel ?

@Stellabloggeuse : Merci de ton avis Stella. Ce n'est pas vraiment les clichés qui me dérangent ou d'utiliser des ficelles connues dans la littérature du genre, je m'en accommode plutôt bien en général. Il s'agit plutôt ici de mécanismes qui sont propres aux scenarii de l'auteure. Cela tient plus à l'effet de surprise qui peut être engendrer quand un auteur que tu lis à répétition vient t'interpeller en rompant ses habitudes, comme dit Licorne "ses verrouillages d'histoire". Cela ne gêne pas l'appréciation globale si tu veux, qui reste bonne. Cela m'empêche (moi en en tout cas) de m'émerveiller outre mesure.
Après je vais te dire, cela ne m'a guère empêché de me sentir bien tendue pendant ma lecture et de m'enfiler les pages pour arriver au bout au plus vite et être fixée sur le sort réservé aux personnages ^^ Mon prochain de Giébel? celui que je trouverai en 1er à la bibli...

Écrit par : c'era una volta | 28/09/2014

Ca sera mon premier Giebel je crois et j'espère qu'il me plaira. Elle a l'air assez douée cette madame ^^
Et si je dois en lire d'autres, j'espère que les fins ne se répéteront pas :/

Écrit par : Kyradieuse | 28/09/2014

nous partageons le même avis à ce que je vois ! Du grand art (même si pour la fin, c'est effectivement le même cheminement qui se produit). Quoi qu'il en soit, je suis prise intégralement dans ses livres, elle m'angoisse, me dégoûte, m'attriste aussi... Elle réussit à chaque fois à m'impressionner !

Écrit par : stephanie plaisir de lire | 05/10/2014

J'ai entendu pas mal de bien de ce livre, et je pense que s'il me tombe sous la main je n'hésiterai pas à y jeter un oeil. En tout cas, comme d'habitude, ton article donne envie de le lire !

Écrit par : DoloresH | 14/10/2014

@Kyra : elle est douée effectivement et elle sait nous malmener ^^ Je ne dis rien sur les fins, tu te feras ton propre avis. Cela n'enlève rien à la qualité des scénarios tu sais, juste ici ça a soulevé pas mal d'interrogations parce que d'une manière ou d'une autre, on cherche toujours à anticiper la fin des romans qu'on lit et les attentes sont ce qu'elles sont... J'espère trouver quelques variantes au s... tss non je ne peux rien dire !!! :p

@Stéph : c'est exactement ça! L'aboutissement de ce cheminement a beau eu ici m'agacer un tout petit petit peu, il reste que KG parvient à nous sceller à ses livres et provoquer une flopée d'émotions terribles. Je crains le prochain :p

@DoloresH : Merci miss :)
Plonge-toi dans Meurtres pour rédemption si tu peux, c'est mon favori! Il est gros mais se lit vite tant on est happé par l'histoire. Mais si tu lui préfères celui-ci, je te souhaite tout autant d'émotions et plaisir.

Écrit par : c'era una volta | 18/10/2014

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