Au fil des morts - Gaëlle Perrin

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Professeur en criminologie à Boston, Mike Carpenter se retrouve mêlé à une affaire criminelle qui semble être la première d'une longue série. Pourquoi lui? Il faut croire que son best seller "Comment devient-on tueur en série?" a titillé l'amour propre d'un serial killer qui n'a rien de fictif. Ce dernier va mettre l'auteur au défi de dresser son profil, faute de quoi les cadavres de femmes continueront de s'empiler et de peser sur la conscience du professeur.

J'ai dégotté ce policier au Festival Quais du polar 2013. Je déambulais nonchalamment dans les allées lorsque mon regard s'est trouvé attiré par la couverture. Elle est superbe cette photo de la photographe Joga Nelken, vous ne trouvez pas? Bref, l'auteure était là, on a discuté un 'tit peu et voilà, suis repartie avec son livre sous le bras.

Soyons clair, Au fil des morts (et je le regrette parce que j'en attendais beaucoup) ne se démarquera pas de la masse. Il présente un scénario vu et revu, ce qui ne me dérange pas quand l'intrigue est bien ficelée et menée. Est-ce le cas?

Le récit ne se perd pas dans des méandres psychologiques, on a juste ce qu'il faut d'informations pour cerner nos personnages et notamment notre serial killer. Les différents profils, que ce soit le prof/auteur, sa femme psy, la secrétaire, le frère flic et sa collègue profileuse ainsi que le psychopathe sont assez caricaturaux, aucun ne suscite de véritable intérêt ou d'attachement particulier. S'ils ne sont pas déplaisants à suivre j'ai regretté que certains n'aient pas été plus étoffés.
Peut-être que le manque de profondeur frustrera les férus d'enquêtes policières (ou de thrillers psy) qui se plaisent à décortiquer tous les rouages psychologiques des personnages, peut-être pas. Après tout, tout dépend des exigences que l'on a.

Après un temps, j'ai fini par oublier tout ça et je me suis laissée porter par l'enquête et ce grâce à des chapitres courts qui ont imprimé un bon rythme à l'histoire. Ça se lit vite, ça se lit bien. C'est dynamique. On alterne entre la narration de l'enquête et les propos du serial killer qui laissent place à une forme/ébauche d'introspection permettant de saisir le pourquoi du comment de ses agissements (je suis quand même un peu restée sur ma faim quant à certains points de son histoire personnelle).
L'intrigue suit son cours et, si on ne se triture pas l'esprit dans l'enquête, il reste que le huis clos est bien posé et que l'ambiance est sinon oppressante au moins prenante.

Il y a donc quelque chose qui fonctionne dans ce roman et qui fait que j'ai fini par enchaîner les pages  jusqu'à connaître le fin mot de l'histoire.

Le scénario d'Au fil des morts m'a rappelé ces nombreuses séries policières qui abondent sur nos petits écrans : parfaites pour une soirée détente parce que ça ne prend pas dix ans pour arriver au dénouement de l'intrigue et ce sans trop se creuser la cervelle. Autrement dit, ça remplit très bien son rôle : divertir le temps d'une soirée sans aller chercher trop loin, sans être trop regardant sur les détails ou sur la richesse et la profondeur du récit. Parfois, c'est tout ce qu'on demande à un livre : passer un bon moment avec. Contrat rempli!