14/04/2014
Mon Festival Quais du Polar 2014 - Dédicaces for C'era (2ème partie)
Des auteurs de choix, choix d'auteurs
Les Quais du polar 2014, "grande messe du noir" a rassemblé cette année encore pas moins de 80 auteurs venus des 4 coins du monde, tout en faisant la part belle aux auteurs français (Thilliez, Ledun, Ayerdhal, Giébel, Férey, Collette, Guérin, etc.). A côté des frenchies, invité d'honneur de cette 10ème édition, un maître du genre, James Ellroy, le Dog mais aussi parce qu'il faut respecter la parité (ça c'est moi qui le dis), Camilla Läckberg, la reine du Ice crime. Devant ces deux icônes, les files s'étiraient telles un python géant. Si évidemment, je ne pus m'empêcher d'aller jeter un coup d'oeil à ces deux phénomènes, cette année point de courses aux dédicaces à tout-va, simplement une sélection établie sur de récentes lectures avec éventuellement une porte entrouverte sur d'autres auteurs présents, non lus encore, si le temps laissé après l'enquête dans la ville me permettait d'aller à leur rencontre.
Samedi matin : je ne tiens plus en place. Aujourd'hui, c'est LE jour! Le seul du weekend Quais du Polar qui pourra être consacré aux auteurs et les minutes seront comptées. Zou, dans le sac les romans à faire dédicacer au milieu des cookies, sandwiches et bouteille d'eau, histoire de tenir toute la journée. Évidemment, je ne pars pas seule, mon âne porteur du jour, la bien nommée Soundandfury m'accompagne.
Arrivées au superbe Palais du Commerce, nous constatons qu'il y a déjà une foule dense qui se presse en longues files étroites devant les différents carrés d'auteurs. La fête du Polar bat son plein et moi j'ai les yeux qui pétillent, qu'est-ce que j'aime cette atmosphère-là!
Nous faisons un "rapide" tour de tables, histoire de prendre la mesure de l'évènement et surtout de repérer les auteurs présents parmi ceux que j'ai ciblés.
Ma première rencontre du jour : Françoise Guérin, auteure lyonnaise découverte lors du Festival 2013. Souriante, elle m'accueille avec un "votre tête me dit quelque chose". Physionomiste la dame! Nous avons eu l'occasion d'échanger quelques mails au sujet de votre roman, Cherche jeunes filles à croquer lui dis-je. Un roman qui m'a donné très envie de continuer à découvrir l'auteure et son héros et dont vous pouvez lire l'avis ici.
Nous échangeons quelques mots sur ses projets : la suite des aventures Lanester, un roman hors polar, des nouvelles et une adaptation BD d'une des ses nouvelles préférées, travail en collaboration avec une dessinatrice belge dont Françoise Guérin nous dit le plus grand bien. Tout ça me paraît fort prometteur et tentant. Je me permets, avant de la quitter, de lui demander une dédicace spéciale : une énigme en rapport avec son dernier roman, Les enfants de la dernière pluie, que j'emporte avec moi ainsi qu'en cadeaux un marque-page fait main et une nouvelle, Le funambule de Brooklyn. Défi relevé Madame Guérin ;o)
En quittant la table, je vois arriver Nadine Monfils. Elle est toute petite. Je fais le tour, me présente devant elle. En mains, j'ai Les vacances d'un serial killer (roman offert à Noël dernier par une de mes chères potines LA) que je lui tends. A la question, "c'est le premier que vous lisez"? Je m'empresse de lui répondre "non non, j'ai lu..." Flottement interminable. Je cherche des yeux sur la table envahie de ses romans le titre lu et qui soudain m'échappe. Moment de solitude. Heureusement, Soundandfury vient à ma rescousse et me montre La petite fêlée aux allumettes. Ouf! L'auteure sourit, moi aussi. Alors qu'elle soigne sa dédicace, je lui demande où elle a bien pu pêcher un personnage comme Mémé Cornemuse (le personnage complètement barré de ses romans). Avec ce 'tit air coquin qui lui est propre elle me répond "c'est un mélange de ma grand mère et de moi-même. D'ailleurs, si je n'écrivais pas, je serais comme elle. Alors c'est quand même préférable que j'écrive". Je suis amusée par ce personnage, parce que Nadine Monfils en est un. Je lui glisse que lorsque je parle d'elle autour de moi, c'est pour dire qu'elle a ce regard pétillant, taquin comme celui d'un enfant prêt à faire une bonne blague. Elle acquiesce "c'est tout à fait moi, vous m'avez bien cernée". :)
Les autres auteurs que je souhaite voir sont en pause déjeuner ou animent des conférences. Je dois donc remettre à plus tard la suite des rencontres. D'autant plus qu'il est temps de se poser pour manger avant de retrouver notre troisième larrone, Zaz, et de se lancer dans l'Enquête dans la ville.
Fin d'après-midi, les pieds ont chauffé en arpentant le bitume après 3h et demie d'enquête. Je traîne mes acolytes derrière moi pour aller récolter les dernières dédicaces. Alors que Soundandfury fait revivre l'enquête à Géraldine venue nous rejoindre en cette fin d'après midi, je me dirige vers les tables où siègent les derniers auteurs que je souhaite rencontrer.
Je repère Caryl Férey, m'installe dans la file avec son roman Mapuche découvert tout récemment grâce à mon partenariat avec les Editions Folio. Un roman noir très fort, intense et dur mais aussi très intéressant parce que m'a permis de découvrir des faits historiques argentins peu glorieux. A l'auteur, je redis tout cela et lui pose une ou deux questions aussi sur son personnage Daniel Calderón. Il me confirme que si ce dernier est totalement fictif, il n'en reste pas moins que tout ce qui est écrit dans le cahier triste est en revanche tristement avéré. Et puis que ce personnage était une façon pour lui de rendre hommage aux auteurs et poètes argentins. Je suis ravie de cet échange (et puis Caryl Férey est charmant et a de très beaux yeux...).
5 mètres plus loin se tient Karine Giébel. De nombreuses fans se pressent devant sa table. En attendant mon tour, j'écoute ce qui se dit. Toutes parlent de la force de ses romans, de la violence et à quel point, elles ont été remuées par ceux-ci. Les avis sur les romans fusent. Je discute quelques minutes avec une fan de la première heure, qui a quasiment tout lu de l'auteure. Les Quais du polar c'est ça aussi : pouvoir au gré du hasard, échanger avec d'autres lecteurs. J'adore. Je résiste à la tentation d'acheter d'autres titres. Pas raisonnable, je suis en pleine lecture de Meurtres pour rédemption. C'est ce roman que je tends à Karine Giébel en lui disant que c'est une lecture en cours, la première d'elle. Elle cherche le marque-page et sourit. "Oh! à peine à la moitié, mais il ne s'est encore rien passé"... "Hein? Mais, mais, c'est déjà hyper violent là!" "C'est rien ça, la suite c'est encore pire". Gloups "Ah?" (j'ai compris depuis, oui c'est pire, oui j'ai été bouleversée par ce roman)
Ma question fuse : "Est-ce que toute cette violence que vous écrivez ne vous atteint pas?" "Non, non parce que j'écris donc elle sort de moi. Évidemment, ça me touche pendant que j'écris, comme ça touche le lecteur pendant qu'il lit, mais une fois écrit, c'est fini, je passe à autre chose."
Un peu plus tôt en me baladant dans les allées, j'avais repéré la couverture de Rainbow Warriors d'Ayerdhal sur une table. Un titre dont j'avais lu une très intéressante chronique sur le blog de Joyeux-drille. Je m'étais promis de le lire. Quelle belle occasion à ne pas laisser passer que celle de rencontrer son auteur et de faire l'acquisition de ce roman.
Je m'arme de patience car l'auteur semble lancé dans une grande discussion avec une de ses lectrices. Je prends le temps de l'observer. Ce monsieur semble être un sacré personnage aussi. Une dégaine de gars qui a bien bourlingué. A vrai dire en redécouvrant les photos, je lui trouve même un faux air de Gandalf ou de Dumbledore...
J'apprends au cours de l'échange que nous avons que c'est un auteur de la région, d'un air rieur il dit qu'il vient d'à côté, des Minguettes (quartier réputé bien chaud de la banlieue lyonnaise).
Bref, je lui raconte pourquoi j'ai choisi ce titre, à qui je dois l'envie de le lire. Marrant il se souvient de J-D, de leurs échanges. Je le quitte en lui disant que j'espère que mon avis sera tout aussi positif (je ne crois pas que je prends un gros risque en disant cela), aussi bon ce serait difficile.
C'est sur ces derniers mots que j'ai quitté la salle des dédicaces. J'ai eu pitié des potines qui m'ont attendue patiemment pendant mon tour d'auteurs. Et puis il était temps de filer déposer notre bulletin de réponses de l'enquête dans la ville et de se diriger vers Le Musée Tony Garnier où nous attendait une autre enquête, nocturne cette fois-ci.
J'aurais voulu rencontrer Sandrine Collette ou encore Donato Carrisi, j'aurais voulu assister à une conférence de Camilla Läckberg, faire le tour des auteurs de BDs, mais le temps a filé à une vitesse folle durant cette journée. Mais quel plaisir encore une fois, décuplé par la présence et le partage de l'évènement avec mes amies Soundandfury, Zaz et Géraldine.
Vivement l'année prochaine!!!
(Finalement je ne ferai pas de billet "3ème partie" sur l'enquête nocturne ou les visites du Musée d'anatomie et de l'ENSP, je posterai sur la page facebook Quel bookan! les photos de ces supers moments vécus grâce au Festival Quais du Polar. Cependant, je vous invite à aller sur le blog Tale me more de Soundandfury le récit de son weekend Quais du polar).
NB : Toutes les photos de ce billet sont la propriété de C'era una volta/Quel bookan! (mis à part celles du livret Quais du Polar en en-tête et pied de page)
Commentaires
Non ?! Impossible de croire que Nadine serait comme sa mémé Cornemuse ! En tout cas, c'est touchant de voir qu'elle se soit inspirée de sa mère-grand à elle pour son truculent personnage !
Écrit par : ingrid | 14/04/2014
Lol, c'est vrai que Nadine Monfils, c'est une sacré petite bonne femme, j'ai déjà lu plusieurs interviews de cette auteure, et elle ne mâche pas ses mots. Mais de là, à penser qu'elle pourrait être comme La Mémé Cornemuse.... euh, non ... lol
Écrit par : cledesol | 14/04/2014
Oh c'era je suis tellement déçue de ne pas être venue...
Je vois que ça été encore de chouettes rencontres. C'est vraiment un super salon qui me fait super envie...
Écrit par : stephanie plaisir de lire | 14/04/2014
Wow, tu as toi aussi rencontré de sacrées pointures ! C'est chouette ! Et je vois que les échanges ont été riches! ;)
Écrit par : solessor | 14/04/2014
Waow du beau monde ! Il reste que Giebel aurait été ma plus belle dédicace ! Cet auteur a tellement de puissance dans ses mots ! Merci de ta visite sur mon blog a ce sujet ! Nous sommes d'accord sur un gros sentiment d'injustice tout au long de ce roman ! ;) bises
Écrit par : Licorne | 15/04/2014
Bonjour , Je tiens à dire que ce post est incroyable, bien écrit et vient avec presque toutes les infos vitales. Je voudrais regarder les postes supplémentaires comme ça.
Écrit par : Marcel | 15/04/2014
Super article, et superbe dédicaces !!
J'ai bien aimé aussi ce côté si conviviale où il était très facile d'achanger avec les autres lecteurs :)
Écrit par : Zina | 16/04/2014
@Ingrid et Clédesol : je vous promets que ce sont ses mots, je n'invente rien. Et franchement, je n'ai pas eu de mal à la croire. Elle a un air tellement malicieux :)
@Stéph : ben tu vois, j'étais persuadée que tu serais de la partie cette année. J'attendais un message de ta part. Mais je crois que cette année ta priorité est ailleurs hein :)
@Sol : oui totalement, rencontres et échanges enrichissants. :)
@Licorne : elle a vachement de fan la dame, si tu avais vu ça ^^ Tu auras sûrement un jour l'occasion de la croiser sur un Salon! Mon avis est arrivé ce soir.. On en reparle si tu veux.
@Marcel : ahlala ce qu'un coup de pub fait dire
@Zina : merci d'être passée ici et merci du compliment :) On a vécu un beau weekend je crois. Et les échanges sont supers, que ce soit avec les auteurs ou avec les autres lecteurs effectivement. A bientôt peut-être?
Écrit par : C'era una volta | 16/04/2014
J'ai passé en revue en ligne plus de trois heures ces jours-ci, mais j'ai jamais trouvé un article intéressant comme le vôtre. À mon avis, si tous les propriétaires de sites web et les blogueurs font comme vous avez fait, l'internet peut être beaucoup plus utile que jamais auparavant.
Écrit par : pub bannie | 28/04/2014
Touché. Grands arguments. il faut Maintenir le bon esprit.
Écrit par : pub bannie | 26/05/2014
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