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05/04/2013

Quais du Polar - Enquête et dédicaces

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C'era una volta et la 9ème édition des Quais du Polar
Enquête et Rencontres

Imaginez-vous une lectrice basique, MOI MOI MOI, à qui on annonce que des auteurs qu'elle a lu (ou pas) et dont elle entend parler un peu, beaucoup, à la folie sur les blogs des potines ou sur son forum favori (Livraddict) débarquent à Lyon pour un long weekend de Pâques et ce, à l'occasion du Festival International Quais du Polar. Cette année l'Asie est à l'honneur.
Un truc de ouf! comme dirait... euh... ben moi :) C'est mon tout premier alors je vois les choses en grand et décide d'y aller, 1, 2, 3 fois et, parce que j'ai une âme de Sherlock et une chouette collègue qui connaît Lyon comme sa poche, je décide de participer à l'Enquête, "parcours suspense en Presqu'île et sur la Rive gauche du Rhône" :

Le Mystère du Dragon de Jade

Le musicien Cyprien Tchang a été empoisonné alors que le Cercle des Chevaux de Feu était sur le point de lui arracher le secret du Dragon de Jade…
Qui détient désormais le fabuleux secret ?
Pour quelles raisons le Cercle des Chevaux de Feu convoite-t-il ce précieux talisman ?

Pactisez avec la société secrète pour plonger dans l’univers mythique de la culture chinoise et retrouver les traces du Dragon de Jade depuis si longtemps disparu.

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Je rejoins Zaz, ma partenaire d'enquête à l'Opéra. Zaz c'est un gros atout, elle connaît Lyon comme sa poche.
Je prends le temps de feuilleter le livret d'enquête qu'elle a récupéré à la galerie des Terreaux la veille et déjà "étudié". Teneur de l'intrigue, procédure, instructions, documents et indices, c'est bon j'ai compris le truc. C'est parti !

EnquêteQdP2.jpg Nous entrons dans l'Opéra. Là, suspendus au plafond des morceaux appartenant à l'une des 4 Tuiles du jeu de Mahjong, censés nous indiquer sur quelle partition de Cyprien Tchang se trouve la formule magique...
Le nez en l'air, notre regard fait l'aller retour entre ces morceaux découpés et le livret. On tourne ça dans tous les sens et on se décide pour une des pièces du Mahjong (Vent du Nord peut-être sans grande conviction...).


EnquêteQdP3.jpgGo étape suivante, nous affrontons la pluie pour partir à la rencontre de Petunia Tchang, fleuriste au kiosque "Trois couleurs, Vert" qui est une des petites filles de Cyprien Tchang. Elle a en sa possession la partition Vent du Sud, nous parle du "Jour de l'An chinois" (10 février) et nous envoie vers son frère Antoine, le cuistot. Mais pour l'heure, il nous faut aller découvrir "le temple de St Pothin", Place Edgar Quinet qui n'est autre que l'Eglise St Pothin. Là, il faut nous reporter à l'énigme contenue dans le Haïku des temples. Nous identifions le 1er indice : chiffre 10 correspondant aux nombres de colonnes. Comme tous les participants qui sont là, nous levons le nez à la recherche des oiseaux mais rien. A la relecture du haïku nous comprenons que les oiseaux doivent se trouver au "temple des travailleurs". Aussi nos pas nous conduisent à la Bourse du Travail, Place Guichard. Là, nous découvrons cette fresque :

IMAG0127.jpgBingo! Il y a des oiseaux. Nous en comptons 6. Ce qui nous permet de résoudre l'énigme du Haïku des temples :
10x6:60 auquel on ajoute un 0, soit 600. Nous ne savons pas encore que faire de ce chiffre mais nul doute qu'il nous sera utile à un moment donné ^^
Maintenant, il est temps de retrouver le frère de Pétunia Tchang au Grand café de la République.

IMAG0125.jpgIMAG0126.jpgAntoine Tchang est cuistot au Grand café de la République. Quelle partition a-t-il en sa possession? Qu'a-t-il à nous apprendre sur la culture chinoise?
L'homme est volubile. Je tends l'oreille pour ne rien laisser passer des informations qu'il distille dans son récit de souvenirs sur ses grands parents. Il nous parle "tempo du riz : 124". Il nous dit que la coutume voulait que chez ses grands parents, il y ait toujours "au moins autant de plats que de convives", que son grand père, Cyprien Tchang avait un jour répondu à un ami : "si je suis le singe, tu es le dragon" (serait-ce la formule magique?) et il est en possession de la partition "vent du nord"... Ces paroles ne me semblent pas anodines, je les note. Antoine nous invite à aller retrouver ses soeurs jumelles, qui sont du signe du dragon nous informe-t-il...

Mais pour l'heure, nous devons partir en quête des indices suivants et nous dirigeons donc vers la Place Bahadourian. Là, dans la vitrine du magasin Bahadourian (découvrez ici l'histoire de cette célèbre épicerie fine des saveurs du monde entier), nous trouvons le fameux ingrédient dont parle Cyprien Tchang dans sa lettre à Gaïa : une spécialité séchée qui doit gonfler avant d'être cusinée -> Champignons noirs! Bon ça c'était facile, à moins d'être aveugle, on ne pouvait pas passer à côté. Zaz avait même deviné l'ingrédient avant de le voir ^^ Moi, si vous me parlez de truc qui gonfle en cuisine, je pense semoule :P
Allez, go rue Basse-Combalot dans le 7ème arrondissement pour la 7ème étape...

IMAG0128.jpgNous nous retrouvons devant le théâtre de l'Elysée et nous reportons au Haïku des ans qui nous dit "Au nouvel an du serpent d'eau quand s'éteindra le dragon d'eau, la scène de l'Elysée se nommera comme ce cabaret où le dragon tu trouveras."
Nom du cabaret où se trouve le dragon de Jade : "au rat qui boîte".

Il pleut toujours, la fatigue dans les papattes se fait sentir. Je ne sais pas combien de killomètres nous avons parcourus mais on a déjà traversé les 1er, 6ème, 3ème et 7ème arrondissements. Cette enquête est pour moi l'occasion de découvrir certains quartiers de Lyon que je ne connaissais pas encore et ce grâce à super Zaz qui fait non seulement office de coéquipière d'enquête mais aussi de guide touristique :)

Direction la rue Pasteur pour l'étape 8 où nous devons découvrir l'autre ingrédient dont Cyprien Tchang fait référence dans la Lettre à Gaïa. L'indice qui nous est fourni est le suivant : "l'un des menus du restaurant chéri où je t'emmenais souvent (celui qui peut convenir pour 7 convives), te révèlera tout d'abord la sauce qu'il te faudra utiliser." Le restaurant que nous découvrons affiche 3 menus et évidemment, c'eût été trop simple, chacun comprend une sauce (brune, rouge, huître). Allez on fait travailler les méninges, on assemble les informations récoltées jusque-là. Il nous faut un menu pour 7 convives. Le 1er menu ne compte que 4 plats, le 2ème en a 6, le 3ème 9. 6 ou 9, rouge ou huître? Zaz penche pour la sauce rouge mais je ne suis pas d'accord, je repense à la phrase d'Antoine Tchang "au moins autant de plats que de convives", pour moi seul le 3ème menu peut convenir donc le 2ème ingrédient devrait être la "sauce aux huîtres". Nous tombons finalement d'accord et poursuivons notre chemin jusqu'aux berges du Rhône où nous devons rencontrer les jumelles Tchang.

IMAG0137.jpgIMAG0142.jpgZoé et Zélie Tchang nous accueillent sous le Pont Wilson. Les 2 chanteuses de rue nous entraînent dans un chorus assez rigolo que nous entonnons avec les autres participants. Vous auriez dû voir la tête de Zaz à ce moment-là ^^
Puis, nous lisons vite fait le Haïku des vents : "Quand du vent d'Est la quatrième mesure rejoint du vent d'Ouest la troisième mesure ce que dit cette suite de notes, le code secret déchiffre en donnant à chaque lettre son chiffre."
Zoé répond aux questions qui fusent de toutes parts, c'est un peu brouillon mais je devine plus que je ne comprends qui détient quelle partition et que la 3ème et 4ème mesures se déclinent ainsi :
la fa mi do la do ré. Ôô Je prononce à voix haute lafamidoladoré, lafamidoladoré... la femm'idol'adoré, la femme, idole, adorée !!! C'est Gaïa. Son nom va nous permettre de trouver le code secret du coffre ("à chaque lettre son chiffre") : 7 1 9 1. ah ah ah, trop fortes les filles! :P
Plus qu'une étape et nous aurons bouclé l'Enquête! Ouf, mes petits petons n'en peuvent plus.

IMAG0144.jpgNous voilà devant la devanture de l'agence Air France où il nous faut trouver la ville où est caché le fabuleux talisman.
3 destinations sont affichées, des vols directs pour Pékin, Shangaï et Wuhan.
Comment savoir? Je regarde à nouveau les destinations et je remarque ces chiffres AF 235, AF 600, AF 145. Dans ma 'tite tête, ça fait "tilt" : 600, le chiffre obtenu grâce à l'énigme du Haïku des Temples.
Notre ville est donc Shangaï.
Il ne nous reste plus qu'à aller jusqu'au Palais du commerce dans le 2ème où nous complétons notre bulletin réponse et le déposons dans l'urne avant de partir à la rencontre des auteurs des Quais du polar.

Retrouvez la résolution de cette enquête ici. Malheureusement, nous ne faisons pas partie des gagnants, mais franchement, peu importe, c'était super fun de participer à cette enquête grandeur nature. Je remercie ma coéquipière sans qui je n'aurais pu résoudre en à peine 2h30 ce parcours énigmatique et, avec qui j'ai découvert de nouveaux coins dans Lyon. C'était super sympa :) Merci aussi aux organisateurs des Quais du polar et aux différents partenaires pour tout le travail d'organisation accomplit. Dommage que le beau temps n'ait pas été au rendez-vous mais ça n'empêchera pas de garder un beau souvenir de cette après-midi "Sherlock Holmesque".

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Rencontres et Dédicaces

C'est la toute première fois que je participais à un festival de ce type, mon blog est plutôt récent et, je n'ai jusqu'à présent, jamais rencontré d'auteurs. Alors autant dire que cette expérience je comptais bien en profiter un maximum! Autrement dit du Samedi au Lundi ^^
Parmi les auteurs présents, beaucoup de noms connus grâce aux chroniques des copinautes, peu que j'avais lu mais, qu'à cela ne tienne, j'étais là aussi pour découvrir des auteurs, dégotter des nouveaux titres à ajouter à ma PAL...

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Marcus Malte, auteur français. Il a écrit des romans, romans jeunesse, des nouvelles... Je le connais grâce à Les Harmoniques, un polar bien noir que j'ai lu récemment grâce à un partenariat Livraddict. J'ai beaucoup aimé et je vous le recommande si vous aimez le genre.
Mon approche de l'auteur a été plus que timide, un murmure : "j'ai lu votre livre..." et une photo à distance (ce qui explique le flou "artistique"... :p)

IMAG0159.jpgIMAG0202.jpgIMAG0209.jpgGillian Flynn, auteure américaine a succès. Elle a écrit notamment Les lieux sombres que m'a prêté Soundandfury et que je dois vraiment lire! (pour la remercier je lui l'ai fait dédicacer).
Si je vous dis que j'ai misérablement bafouillé quelques mots en anglais pour lui dire que j'avais entendu beaucoup de bien de ses thrillers, vous me croyez?
C'est en tout cas, une personne très avenante et souriante. Evidemment, j'ai pas résisté, suis repartie avec ses deux autres thrillers : Sur ma peau et Les Apparences. ^^

IMAG0165.jpgIMAG0208.jpgFrançoise Guérin : auteure lyonnaise que je ne connais(sais) pas. J'étais là en train de me promener dans les allées, je ralentis devant elle, regarde les titres des bouquins en présentation sur la table. S'entame alors à l'initiative de l'auteure une petite discussion autour de ses livres. Elle plaisante, je la trouve drôle. J'hésite entre deux de ses romans, lui demande conseil. Elle me désigne le dernier, Cherche jeunes filles à croquer. Je lui demande pourquoi, elle me répond "parce que je le porte encore en moi, il est encore là"...
Après, suit un moment assez comique du choix de la photo que je mettrai d'elle sur mon blog... J'ai respecté son choix! :)


IMAG0168.jpgIMAG0203.jpgNadine Monfils, auteure belge qui vie en France. Idem, une auteure dont je n'ai pas encore eu l'occasion de lire ses romans mais dont j'ai pu voir quelques bons avis chez mes copinautes, notamment Les vacances d'un serial killer. Malheureusement ce titre avait été raflé par les visiteurs, je me suis donc rabattue sur La petite fêlée aux allumettes. J'ai hésité mais Mme Monfils m'a dit que chaque histoire pouvait se lire indépendamment l'une de l'autre. Et puis, je crois que ce petit air coquin et amusé qu'elle avait, m'a convaincue de lire un de ses romans tout simplement ^^

IMAG0170.jpgIMAG0206.jpgGaëlle Perrin, auteure française que j'ai découvert pour l'occasion aussi.
Là, je dois dire que j'ai flashé sur la couverture de son roman Au fil des morts (publié à compte d'auteur). Il y a une belle petite histoire que m'a raconté l'auteure au sujet de cette couverture. Il s'agit d'une amie photographe qui se met elle-même en scène et qui lui a permis d'utiliser cette photo pour son livre à titre gracieux.
On verra si le contenu est à la hauteur de cette couverture, mais les quelques avis que j'ai pu trouver me laissent présager quelque chose de bon :) Une auteure bien sympathique en tout cas!
IMAG0172.jpgIMAG0204.jpgSire Cédric, auteur français de romans et de nouvelles. Il m'a parlé un peu de ses romans, de leur contenu. Il est simple, une voix chaleureuse avec un 'tit accent et sous ses airs gothiques, il est plutôt agréable à regarder avec ses grands yeux délavés... Bref, encore un auteur qui ne semble pas se la péter et très agréable avec le public.
Sur ses conseils, je suis repartie avec son livre : Le jeu de l'ombre (un peu plus classique que les autres m'a-t-il dit, moins fantastique). J'espère que ce sera une chouette lecture.

IMAG0173.jpgIMAG0205.jpgFranck Thilliez, auteur français réputés pour ses thrillers.
De lui, j'ai lu tout récemment Vertige. Un thriller que j'ai bien aimé dont les mécanismes font un peu penser aux films Saw (il semblerait d'ailleurs que beaucoup de lecteurs lui en aient fait la remarque ^^). Je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire que la scène avec le chien était "gloups", il a souri en me répondant "oui... c'est dur comme scène". Ma prochaine lecture de lui sera Fractures et ça tombe bien car j'en ai lu une chronique fort alléchante. Il est marrant Thilliez, il fait tout réservé. :)

IMAG0191.jpgIMAG0210.jpgJonathan Munoz, dessinateur français. Il a plusieurs cordes à son arc le jeune homme. Mais ce qui m'a attiré c'est sa BD Un léger bruit dans le moteur (adaptation du roman de Luciani). J'ai ici aussi flashé sur la couverture et après l'avoir feuilletée sur le dessin et les couleurs.
Autant vous dire tout de suite que je l'ai lue et que j'ai adoré. C'est sombre, dérangeant, ça m'a aussi fait sourire.
Quant à Jonathan Munoz, il est vraiment sympathique. J'ai pu échanger un peu avec lui pendant le temps de la dédicace (c'est marrant d'ailleurs, il n'y avait que des nanas dans la file d'attente pour lui). Nous avons donc échangé autour de l'art-thérapie, des techniques, du matériel, de cette BD bien entendu. C'était vraiment très très agréable. Amateurs de BD n'hésitez pas !

Voilà pour les auteurs que j'ai pu rencontrer. Une belle brochette non pour une première? Je sors conquise de ces Quais du polar, ravie de ces petits ou longs échanges, de ce que j'ai pu partager avec amie/collègue. C'était super et à renouveler !
Ma PAL se trouve agrandie de 7 romans et 1 BD ^^

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J'espère vous avoir donné envie de participer au prochain Quai du polar, ce sera la Xème édition...
A l'année prochaine?

29/03/2013

Cette nuit-là - Linwood Barclay

Cette nuit-là,linwood barclay,disparition,complot,double viePerdu de recherche

Cynthia Archer, aux portes de la quarantaine demande l'assistance d'une émission télé du genre "appel à témoins" pour trouver des réponses à ce drame vécu 25 ans plus tôt : un soir, son père l'avait ramassée ivre dans la voiture d'un gars à la mauvaise réputation. Le lendemain, à son réveil, la maison était vide : père, mère, frère s'étaient volatilisés. Au cours des 25 années passées, le mystère resté entier ne lui aura pas permis de faire le deuil de sa famille. Une seule question en tête : "Pourquoi?" Cynthia porte en elle la culpabilité de celle qui est restée... seule. Elle est loin d'imaginer ce que son combat pour la vérité mettra à nu.

"Cette histoire a toujours plané au-dessus de nos têtes. Je fais de mon mieux pour la repousser, la ranger au fond du placard, mais de temps à autre, c'est comme si j'en ouvrais la porte par erreur, et que tout dégringolait."

Linwood Barclay a fait le choix, judicieux selon moi, de donner la parole à Terry Archer, le mari de Cynthia, pour narrer cette histoire, peut-être pour que nous puissions prendre la mesure de l'impact que ce drame a sur leur vie de famille -ils ont une petite fille que Cynthia sur-protège- et sur leur vie de couple. Par le regard qu'il porte sur le comportement et les agissements de Cynthia, Terry nous montre à quel point l'obsession de sa femme larve chaque recoin de son esprit et se propage au-delà de lui à son entourage. Lui, l'époux d'abord confiant, nous donne à voir avec autant de distanciation que possible "l'errance psychologique" de Cynthia, ses perpétuelles interrogations, sa culpabilité mais aussi ce qui semble être des moments d'égarement ou des comportements étranges, sujets à caution en tout cas. Des moments qui petit à petit, insidieusement, sèment le doute et mettent à mal la confiance qu'il a en elle. La connaît-il vraiment? Et si, et si? Cynthia... Fragilité psychologique depuis le drame... ou esprit psychotique que l'alcool aurait pu conduire cette nuit-là à tuer sa famille? Victime ou manipulatrice?

Personnellement, je me suis laissée porter par toutes ces questions, que ce soit celles de Cynthia qui paraît tellement sincère dans sa quête de réponse sur la disparition de sa famille, tellement outrée par les soupçons qui se portent sur elle, tellement à bout de nerfs et, surtout, prête à tout pour retrouver les siens qu'on ne croit pas trop, pas vraiment, à sa responsabilité totale dans l'histoire.
Même si... même si je me suis dit après tout comment être sûre? Même si les propres réflexions de Terry, son mari, ont parfois fait écho aux miennes, aboutissant à un peu plus d'incertitudes...

Je n'enlèverai pas à Barclay son talent de brouilleur de piste, il distille les indices, oriente dans un sens puis dans l'autre le lecteur, malmène son petit cerveau d'enquêteur. Il fait monter la pression, puis la fait redescendre dans un rythme assez soutenu de va-et-vient entre présent et passé et à travers les pensées ou actes de chacun des personnages, principaux ou secondaires. Difficile de cerner le vrai du faux. D'autant plus que rebondissements et autres révélations sèment un peu plus le doute... Autant dire que je n'avais pas du tout pensé à ça comme fond pour l'intrigue.

Ceci dit, j'ai trouvé dommage que le rythme du récit au demeurant haletant soit cassé par des "intermèdes" sortis au départ, le croit-on, d'on ne sait où (genre : "scratch, scratch! Qu'est-ce que ça vient faire là?"). Des intermèdes qui donnent la parole à des voix mystérieuses, menaçantes dont on ne saisit pas immédiatement le sens mais qui servent correctement l'intrigue du roman et font monter la pression. Les tout premiers sont parvenus à me mettre mal à l'aise tellement ils dégageaient quelque chose de foncièrement malsain, agressif.
Toujours est-il que même si ces passages mettent les nerfs du lecteur à mal, j'ai un peu regretté que l'auteur ne ménage pas plus le suspens et déporte l'intérêt du lecteur sur autre chose que la véracité des dires de Cynthia. Alors certes, pendant un temps, Barclay laisse planer quelques doutes sur l'identité de ces voix anonymes mais, il aurait pu, à mon goût, attendre un peu plus car il a suffi que je sache pour que toute la tension dans laquelle j'étais depuis le début du thriller retombe.

Mais n'allez pas croire que cela m'a empêchée d'aller jusqu'au bout de l'histoire avec plaisir et/ou envie. Non non, Cette nuit-là reste un bon page-turner, simplement, à un certain point, l'histoire a manqué d'un peu de finesse, tout est devenu un peu gros et cliché, de sorte que j'avais quelque peu pris de la distance avec la tension de l'histoire et que je l'ai suivie d'un oeil simplement intéressé et curieux mais sans plus trembler.

Cette nuit-là reste un bon thriller qui se lit vite et bien mais qui pêche un peu dans sa seconde partie et peut-être aussi par souci de trop bien faire.

Je remercie Stéphanie pour avoir initié cette Lecture commune et pour la plume somme toute agréable de cet auteur que j'ai découvert.

Vous pouvez retrouver les avis de mes "potines" de LC sur la fiche bibliomania du livre sur Livraddict, Cette nuit-là.

Les participantes étaient :

Kincaid40
Soundandfury
Flo Tousleslivres
Chloé
Litchiandcie
Dawn
Belledenuit
Elsinka
Stellade
Lizouzou
Clédesol
Petitepom
Ingrid59
Stéphanie Plaisir de Lire

25/03/2013

L'enfance d'Alan - Emmanuel Guibert

l'enfance d'alan,emmanuel guibert,alan ingram cope,biographie en dessins,souvenirs,avec tendresse,un hommageUn roman photo illustré

Dans le cadre de l'évènement Priceminister "La BD fait son festival", mon choix s'est porté sur L'enfance d'Alan, d'après les souvenirs d'Alan Ingram Cope d'Emmanuel Guibert.

Pourquoi ce choix? Le résumé, la couverture qui représente un enfant le regard porté vers le large, les pieds dans l'eau. On dirait une photo couleur sépia, d'époque, il s'en dégage une certaine mélancolie.

Cette BD est née d'une rencontre en 1994, celle d'Emmanuel Guibert et Alan Ingram Cope, retraité américain retiré sur l'Ile de Ré. Entre le vieil homme, formidable conteur et le dessinateur l'amitié a débouché sur ce récit illustré où le second a décidé de mettre en images les paroles du premier. De cette "coopération" est né d'abord La guerre d'Alan qui raconte les souvenirs du soldat Alan Ingram Cope durant la guerre 39-45. Ce second partenariat nous livre lui, les souvenirs d'enfance du vieil homme. Réminiscences situées dans cette Amérique d'avant-guerre souffrant de la grande Dépression.

L'enfance d'Alan a ce côté nostalgique qu'ont les souvenirs de qui est arrivé à un certain âge et se penche sur sa vie à distance, le coeur et l'esprit remplis de toutes les découvertes faites, de ces parfums sentis, de ces amitiés éphémères, de tous ces moments riches en émotions qui débordent de soi.
Lire L'enfance d'Alan c'est comme écouter un ancien de sa famille, la tête posée sur ses genoux, nous raconter son passé. Ça a ce quelque chose de tendre, intimiste où l'on se sent bien, au chaud. Un voyage dans un passé, dans un ailleurs qu'on n'a pas connu, dont on a pu entendre vaguement parler mais qu'on considérait avec distance... jusqu' à cette lecture.
C'est une bal(l)ade au coeur d'un homme qui nous raconte son enfance (mêlée de quelques souvenirs d'adulte) heureuse, banale pourrait-on dire, au sein d'une famille "sans histoire", qui a fait son chemin comme elle a pu en des temps difficiles, des temps de récession. Un voyage où l'on comprend l'importance d'appartenir à un clan, à une famille ; chargé d'une part d'admiration toute enfantine pour ces figures qui l'entouraient et faisaient partis de son quotidien.
On parcourt donc ce roman graphique au texte linéaire en esquissant parfois un sourire amusé devant les mésaventures du petit Alan, en se sentant ému par la tendresse qui se dégage des descriptions faite de sa famille, cette manière pleine d'une affection si particulière dans la façon de décrire chacun de ces visages qui l'ont marqué. A d'autres moments, le coeur se pince un peu parce qu'il y a dans toute cette "insouciance" de l'enfance des regrets et des évènements qui l'ont blessé ; ces choses qui on le comprend ont aussi formé l'homme. Oui la mémoire est belle mais elle est aussi cruelle, et les souvenirs se font alors confidences comme pour partager le poids d'un souvenir douloureux trop longtemps porté seul. Dire c'est alors se libérer et peut-être à postériori se faire pardonner...

Il y a beaucoup d'amour, de sensibilité qui se dégagent de ce recueil de souvenirs. Et si ces sentiments transpirent aussi bien du récit c'est qu'ils sont merveilleusement bien accompagnés à la fois par des photos d'époque et par les dessins en noir et blanc d'Emmanuel Guibert (à noter que le prologue à l'histoire d'Alan s'ouvre sur des pleines pages en couleur). Son trait de crayon souligne à la perfection les visages, les corps, les paysages. C'est un dessin qui s'apparente à de la photographie, au style épuré. Une prise de vue illustrant et donnant magistralement vie aux réminiscences d'Alan Ingram Cope. Des souvenirs figés dans le temps qui s'animent à nouveau le temps d'un roman graphique.
Je ne sais comment le dire mais il transperce dans cette superbe mise en images toute l'amitié et le respect du dessinateur pour son vieil ami et c'est juste beau.

Je vous laisse sur ce passage qu'à voulu partager avec nous Alan Ingram Cope et qui est tiré du livre d'Auguste Rodin, L'Art :

-Chapitre "Pour l'artiste, tout est beau dans la nature"
"Mais pour lui, tout est beau parce qu'il marche sans cesse dans la lumière de la vérité spirituelle.
Oui, même dans la souffrance, même dans la mort d'êtres aimés et jusque dans la trahison d'un ami, le grand artiste, et j'entends par ce mot le poète aussi bien que le peintre ou le sculpteur, trouve la tragique volupté de l'admiration.
Il a parfois le coeur à la torture, mais plus fortement encore que sa peine, il éprouve l'âpre joie de comprendre et d'exprimer. Dans tout ce qu'il voit, il saisit clairement les intentions du destin. Sur ses propres angoisses, sur ses pires blessures, il fixe le regard enthousiaste de l'homme qui a deviné les arrêts du sort. Trompé par un être cher, il chancelle sous le coup, puis, se raffermissant, il contemple le perfide comme un bel exemple de bassesse, il salue l'ingratitude comme une expérience dont s'enrichit son âme. Son extase est parfois terrifiante, mais c'est du bonheur encore parce que c'est la continuelle adoration de la vérité.
Quand il aperçoit les êtres qui se détruisent les uns les autres, toute jeunesse qui se fane, toute vigueur qui fléchit, tout génie qui s'éteint, quand il voit face à face la volonté qui décréta toutes ces sombres lois, plus que jamais il jouit de savoir et, rassasié de vérité, il est formidablement heureux."

Je remercie bien évidemment Priceminister et l'éditeur L'Association qui m'ont permis de découvrir cette Bande dessinée de 160 pages. Il ne fait aucun doute que je lirai aussi La guerre d'Alan et L'adolescence d'Alan qui est à venir.

L'enfance d'Alan,Emmanuel Guibert,Alan Ingram Cope,biographie en dessins,souvenirs,avec tendresse,un hommageEt puisqu'il faut lui attribuer une note : 17/20